La gauche française monte aussi
A l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, le 30 juin, les médias du monde entier ont été dominés par les images de la liesse suscitée par la victoire de Marine Le Pen et de son parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN), qui ont enregistré d’énormes gains. A cela s’est ajouté le désespoir des partisans du président Emmanuel Macron face aux lourdes pertes subies par sa coalition centriste Ensemble.
Au milieu de leur fixation sur la rivalité entre Le Pen et Macron qui définit la politique française depuis près d’une décennie, les commentateurs hors de France ont accordé beaucoup moins d’attention à l’alliance du Nouveau Front populaire des partis de gauche, qui a terminé à la deuxième place en termes de nombre total de votes et dont la fortune s’améliore aussi rapidement que celle de ses ennemis acharnés d’extrême droite.
Cette résurgence de la gauche française a commencé à prendre de l’ampleur malgré les efforts de Macron pour présenter les partis centristes comme la seule alternative viable à l’extrême droite. En effet, Macron a non seulement présenté le mélange de libéralisme social et de réformes basées sur le marché d’Ensemble comme essentiel pour contenir le RN et Le Pen, mais il a également cherché à marginaliser les partis de gauche qui se méfient par nature des solutions axées sur le marché aux problèmes sociaux. En présentant sa coalition allant du centre-gauche au centre-droit comme la seule option rationnelle face au nationalisme extrême de l’extrême droite et à l’anticapitalisme prétendument radical de la gauche, Macron a fait écho aux thèmes qui l’ont aidé à remporter la présidence contre Le Pen en 2017.