La France va réduire ses troupes en Afrique occidentale et centrale à 600, selon des sources
La France envisage de réduire sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale à environ 600 soldats, conformément aux plans du président Emmanuel Macron visant à limiter l’empreinte militaire française dans la région, ont indiqué à l’AFP trois sources.
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En février 2023, Macron a annoncé une « réduction notable » de la présence des troupes françaises en Afrique, alors que le sentiment anti-français est fort dans certaines anciennes colonies et que des pays comme la Russie se disputent une plus grande influence.
Selon un plan actuellement en discussion avec ses partenaires africains, la France envisage de réduire drastiquement ses forces dites « prépositionnées » en Afrique.
Selon deux sources proches du gouvernement et une source militaire, qui ont toutes requis l’anonymat, la France ne maintiendrait qu’une centaine de soldats au Gabon, en Afrique centrale, contre 350 aujourd’hui, et une centaine au Sénégal, en Afrique de l’Ouest, contre 350 aujourd’hui. 350.
Paris prévoit de maintenir une centaine de soldats en Côte d’Ivoire, sur la côte sud de l’Afrique de l’Ouest, contre 600 aujourd’hui, et environ 300 au Tchad, dans le centre-nord de l’Afrique, contre 1 000 actuellement.
Cette présence réduite pourrait être périodiquement étendue en fonction des besoins des partenaires locaux, ont indiqué les trois sources. Contacté par l’AFP, l’état-major français s’est refusé à tout commentaire.
Jusqu’il y a deux ans, outre les quelque 1 600 soldats pré-déployés en Afrique de l’Ouest et au Gabon, la France disposait de plus de 5 000 soldats dans la région africaine du Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.
Mais il a été progressivement repoussé par les juntes arrivées au pouvoir au Mali en 2021, au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023.
Les trois pays ont désormais conclu des accords de sécurité avec la Russie, qui cherche à étendre sa présence sur le continent.
Le Tchad, dirigé par Mahamat Idriss Deby, le fils d’Idriss Deby Itno qui fut président pendant plus de 30 ans, est le dernier pays du Sahel à accueillir des soldats français.
« Réduire la présence visible »
Le Tchad, enclavé, est entouré de la Centrafrique, du Soudan, de la Libye et du Niger qui accueillent des forces paramilitaires russes issues de la réorganisation du groupe Wagner dont le fondateur Eugène Prigojine est mort dans un mystérieux accident d’avion en août dernier.
En février, Macron a chargé l’ancien ministre Jean-Marie Bockel d’élaborer les nouvelles modalités de la présence militaire française avec les partenaires africains.
Ses conclusions sont attendues en juillet.
En mai, Bockel a déclaré au Sénat que la France souhaitait « réduire sa présence visible, mais maintenir un accès logistique, humain et matériel à ces pays, tout en renforçant notre action en réponse à leurs aspirations ».
L’armée française envisage de mettre en place cet été un commandement basé à Paris et dédié à l’Afrique, ont indiqué à l’AFP deux sources proches du dossier.
L’armée française n’exclut pas de « mutualiser » ses bases avec des partenaires américains ou européens, a déclaré le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard.
Selon Burkhard, la nouvelle structure plus serrée permettra, entre autres tâches, d’entretenir des relations avec les autorités militaires locales, de « recueillir des renseignements » et de « poursuivre des partenariats opérationnels ».
Au lieu de missions de combat, les soldats français fourniront essentiellement des formations et des capacités aux pays partenaires, à leur demande.
(AFP)