La France va lever l’état d’urgence afin de permettre le dialogue politique en Nouvelle-Calédonie frappée par les émeutes

PHOTO DE DOSSIER : Un barrage routier est photographié lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Nouméa, territoire français du Pacifique en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024. Photo de LUDOVIC MARIN/Pool via REUTERS

PARIS (AP) — Le président français Emmanuel Macron a décidé lundi de lever l’état d’urgence dans le territoire français du Pacifique de Nouvelle-Calédonie, une mesure destinée à permettre le dialogue politique à la suite des troubles qui ont fait sept morts et une série de destructions, a indiqué son bureau. dit.

La présidence de la République a indiqué dans un communiqué que l’état d’urgence ne sera pas prolongé « pour le moment » et prendra donc fin lundi à 20 heures à Paris, contre 5 heures mardi en Nouvelle-Calédonie.

La décision vise à « permettre les rencontres des différentes composantes » du mouvement indépendantiste FLNKS, le Front de libération nationale kanak et socialiste, et à permettre aux élus et autres dirigeants locaux « en mesure d’appeler » à la levée des barricades de s’y rendre et rencontrer des manifestants, indique le communiqué.

Le haut-commissaire français de Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a déclaré lundi qu’un couvre-feu en soirée et pendant la nuit resterait en vigueur. Les déplacements seront interdits entre 18 heures et 6 heures du matin, heure locale, à l’exception des fonctionnaires, professionnels de la santé et autres travailleurs essentiels travaillant de nuit et en cas d’urgence sanitaire.

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L’interdiction des rassemblements publics, du transport et du port d’armes ainsi que de la vente d’alcool en Nouvelle-Calédonie restera également en vigueur, a indiqué Le Franc.

Le principal aéroport international, La Tontouta, restera fermé au trafic commercial jusqu’au dimanche 2 juin, selon un communiqué de la Chambre de commerce et d’industrie de l’archipel. L’aéroport de Tontouta a fermé ses portes au lendemain de manifestations violentes contre les efforts du gouvernement Macron visant à modifier la Constitution française et à modifier les listes électorales en Nouvelle-Calédonie.

L’aéroport régional de Magenta, situé aux portes de la capitale Nouméa, est opérationnel depuis quelques jours comme plaque tournante des vols militaires affrétés par la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour évacuer les Français et les touristes étrangers bloqués sur l’archipel touché par les troubles.

Macron a fait pression à plusieurs reprises pour la suppression des barricades des manifestants auprès des dirigeants des deux côtés de la division amère de la Nouvelle-Calédonie : les autochtones Kanak, qui veulent l’indépendance, et les dirigeants pro-Paris, qui ne le veulent pas.

Dans la déclaration, Macron a insisté sur le fait que c’était « la condition nécessaire à l’ouverture de négociations concrètes et sérieuses ».

Le communiqué précise que 480 gendarmes supplémentaires devraient arriver sur l’archipel « dans les prochaines heures », portant les renforts sécuritaires à plus de 3 500 personnes.

La décision de Macron intervient après son voyage jeudi en Nouvelle-Calédonie.

Parmi les sept personnes tuées dans la fusillade, il y avait au moins trois membres de la communauté autochtone kanak et deux gendarmes. L’un des gendarmes a été tué lorsqu’une arme a déchargé accidentellement, a indiqué le ministère français de l’Intérieur.

Le haut-commissaire, Le Franc, a déclaré que plus de 122 policiers et gendarmes ont été blessés lors des troubles et que plus de 460 personnes ont été arrêtées depuis que les manifestations sont devenues violentes le 14 mai. Le Franc n’a pas donné le nombre de civils blessés.

L’état d’urgence avait été imposé par Paris le 15 mai pour au moins 12 jours afin de renforcer les pouvoirs de la police. Les mesures d’urgence donnent aux autorités de plus grands pouvoirs pour faire face aux troubles, y compris la possibilité de placement en résidence surveillée pour les personnes considérées comme une menace à l’ordre public et des pouvoirs élargis pour procéder à des perquisitions, saisir des armes et restreindre les mouvements.

Le chef d’un parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie a appelé samedi ses partisans à « rester mobilisés » dans tout l’archipel français du Pacifique et à « maintenir la résistance » contre les efforts du gouvernement de Paris pour imposer des réformes électorales qui, craignent les autochtones kanak, ne les marginaliseraient davantage. .

Christian Tein, le chef du parti indépendantiste connu sous le nom d’Unité de coordination de l’action sur le terrain, s’est adressé à ses partisans et aux manifestants dans un message vidéo publié sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué distinct, le Front de libération nationale kanak et socialiste a appelé Macron à retirer le projet de réforme électorale si la France veut « mettre fin à la crise ».

La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853 sous l’empereur Napoléon III, neveu et héritier de Napoléon. Elle devient territoire d’outre-mer après la Seconde Guerre mondiale, la citoyenneté française étant accordée à tous les Kanaks en 1957.

Barbara Surk a rapporté de Nice, en France.

Gauche:
PHOTO DE DOSSIER : Un barrage routier est photographié lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Nouméa, territoire français du Pacifique en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024. Photo de LUDOVIC MARIN/Pool via REUTERS

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