La France va ériger à Paris un mémorial aux victimes du génocide rwandais
Cette annonce intervient après que le président Emmanuel Macron a reconnu en 2021 que son pays était responsable du meurtre de 800 000 Tutsis, pour la plupart rwandais, entre avril et juillet 1994.
Le monument sera érigé à Paris sur la rive gauche de la Seine non loin du ministère des Affaires étrangères, a annoncé la présidence française.
Il se trouvera de l’autre côté de l’eau d’un autre mémorial aux victimes des massacres d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale, qu’Erevan et plusieurs États occidentaux considèrent comme un génocide.
L’idée est « que la nation rende un hommage visible et permanent à la mémoire des victimes », a déclaré la présidence, ajoutant qu’un appel d’offres serait lancé fin mai.
Marcel Kabanda, président de l’association des rescapés du génocide Ibuka France, a salué l’annonce comme « très importante ».
« C’est le signe que la France (…) reconnaît son histoire », a-t-il déclaré.
« C’est un geste pour apaiser les mémoires entre la France et le Rwanda, et pour apaiser le cœur des rescapés du génocide. »
Kigali a accusé pendant des décennies Paris, qui avait des liens étroits avec le régime ethnique hutu au pouvoir à l’époque, de complicité dans les massacres.
Après des années de tensions, une commission d’historiens nommés par Macron en 2021 a rendu un réquisitoire accablant sur le rôle de la France dans l’effusion de sang.
Il a déclaré que la France avait été « aveugle » aux préparatifs du génocide et portait une responsabilité « sérieuse et écrasante », conclusions que le gouvernement français a acceptées.
La commission n’a cependant trouvé aucune preuve de la complicité française dans l’effusion de sang.
Vincent Duclert, qui a dirigé la commission des historiens, a déclaré que le nouveau mémorial permettrait « de reconnaître l’extrême importance de la catastrophe de 1994 » et de souligner la « responsabilité » de la France.
(Agences)