La France va construire un navire de recherche de classe glace

Près d’un an après que la France a lancé sa stratégie polaire pour 2030, le président français Emmanuel Macron a révélé vendredi dernier que le pays construirait un navire de recherche de classe glace dans le cadre de son plan d’un milliard d’euros visant à soutenir la recherche polaire. Macron s’exprimait lors du sommet One Planet-Polar qui s’est tenu la semaine dernière à Paris. A l’initiative du gouvernement français, il s’agit du premier sommet international sur les glaciers et les pôles et a réuni chercheurs et dirigeants de plus de quarante régions glaciaires et polaires.

Cependant, la Russie, une nation majeure de l’Arctique, n’a pas été invitée à la conférence en raison de sa guerre en cours en Ukraine.

Le point de ralliement de Macron était l’urgence climatique à laquelle est confrontée la cryosphère de la planète, qu’il qualifie de défi civilisationnel. Macron a appelé à un « niveau de coopération sans précédent » entre les dirigeants mondiaux malgré la résurgence des tensions géopolitiques.

« La guerre en Ukraine a affaibli la coopération avec les grandes puissances géopolitiques et scientifiques. Malgré ces tensions, il est clair qu’il faut agir et faire des pôles et des glaciers des espaces privilégiés de paix, de coopération scientifique et environnementale », a déclaré Macron.

Lors de l’événement, Macron a également annoncé que la France investirait 1,1 milliard de dollars dans la recherche polaire. Cette somme sera en partie utilisée pour acquérir un nouveau navire de classe glace pour les expéditions polaires. Le navire portera le nom de Michel Rocard, ancien Premier ministre français et plus tard ambassadeur de France chargé des négociations internationales sur les pôles Arctique et Antarctique. Rocard est décédé en 2016.

Le navire sera basé principalement dans le territoire français d’outre-mer de Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique Sud, et divisera ses missions pour desservir à la fois le Pacifique occidental et l’Antarctique.

Dans sa Stratégie polaire 2030, la France a souligné le manque de navires de recherche comme un obstacle majeur aux recherches internationales des scientifiques français dans les régions polaires. Initialement, la France avait indiqué qu’elle évaluerait les options de construction d’un nouveau navire de classe glace, de rénovation d’un ancien patrouilleur ou d’utilisation des flottes d’autres partenaires internationaux.

De plus, la Stratégie polaire prévoyait une réorganisation de l’Institut polaire français pour gérer des missions élargies. A cet effet, Macron s’est engagé à reconstruire la station Dumont d’Urville en Antarctique à partir de 2026. L’autre station antarctique, Concordia, exploitée conjointement par la France et l’Italie, sera également rénovée.

Parallèlement, la France prévoit deux initiatives majeures aux pôles Nord et Sud. Cela inclut l’engagement financier de l’expédition Polar Pod menée par l’explorateur français Jean-Louis Etienne. Le Polar Pod est un navire vertical de conception unique, qui naviguera dans la mer Antarctique aidé par les courants océaniques. Son objectif est d’explorer l’océan Austral, en acquérant des données et des observations à long terme qui seront transmises aux chercheurs de 43 institutions scientifiques de 12 pays, impliqués dans le projet.

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