La France sort d’une période agitée | La tribune expresse

PARIS:

Grandes sous-performantes du football international féminin, la France espère qu’une décision tardive de nommer Hervé Renard comme entraîneur pourra en faire de véritables prétendantes à la Coupe du monde après quelques mois mouvementés qui ont menacé de faire dérailler complètement leur campagne.

Renard a renoncé à un contrat lucratif avec l’équipe masculine d’Arabie saoudite pour répondre à l’appel de son pays après le limogeage de Corinne Diacre en mars.

Diacre était aux commandes depuis 2017 et avait supervisé la sortie de la France de la dernière Coupe du monde en tant qu’hôte des quarts de finale contre les États-Unis en 2019. Sa position est devenue intenable suite à une révolte de joueurs de premier plan.

La capitaine Wendie Renard avait en effet affirmé qu’elle n’irait pas à la Coupe du monde, qui débute la semaine prochaine, si Diacre restait car elle ne pouvait « plus supporter le système actuel ».

Les autres stars Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto ont suivi son exemple en exprimant clairement leur aversion pour Diacre, et un changement devait être fait si Les Bleues devaient avoir une chance d’aller loin en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Renard, 54 ans, qui n’a aucun lien de parenté avec le skipper français, a accepté un contrat qui le verra également diriger l’équipe aux Jeux olympiques de Paris.

Il s’est immédiatement attelé à tourner la page de la mutinerie qui a coûté son poste à sa devancière.

« Je suis concentré sur le présent et l’avenir », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Je n’ai pas regardé ce qui s’est passé dans le passé. J’ai un regard neuf sur les choses venues de l’extérieur », a ajouté celui qui a mené l’Arabie saoudite à une superbe victoire sur l’Argentine de Lionel Messi lors de la phase de groupes de la Coupe du monde au Qatar.

Renard sait ce qu’il faut pour gagner un tournoi international majeur, ayant remporté la Coupe d’Afrique des Nations à deux reprises, avec la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2015.

Il a admis avoir subi une énorme réduction de salaire pour quitter le poste saoudien.

« Si on parle après impôt c’est 20 fois moins », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Je n’ai jamais hésité. Ce n’est pas ça qui va me permettre de progresser dans le football, même si c’est important. »

« Ce qui m’importe, c’est le défi et c’est celui que j’ai relevé pour d’autres raisons. Je suis convaincu que j’ai eu raison de le relever. »

La France devrait se qualifier pour les huitièmes de finale en tant que vainqueurs de groupe car elle vise au moins à égaler sa meilleure performance en Coupe du monde féminine à ce jour, la quatrième place en 2011.

Ils sont sortis des deux dernières Coupes du monde en quarts de finale et ont perdu en demi-finale de l’Euro l’an dernier.

S’ils veulent faire mieux cette fois, ils devront surmonter des blessures, notamment celle de l’ailier lyonnais Delphine Cascarino, qui a été élue meilleure joueuse du championnat de France la saison dernière.

Elle est hors de la Coupe du monde avec une rupture du LCA.

« L’absence de Delphine est une énorme perte », a reconnu Renard.

L’attaquant prolifique Katoto ne s’est pas non plus remis d’une blessure au genou à temps, tandis que le milieu de terrain du PSG Oriane Jean-François s’est retiré avec un problème d’adducteur.

L’ancienne capitaine Amandine Henry, rappelée par Renard après avoir longtemps été gelée sous Diacre, a d’abord été nommée dans l’équipe pour se retirer avec une blessure au mollet.

Le nouvel entraîneur a également laissé de côté Kheira Hamraoui, une décision que le désormais ancien milieu de terrain du PSG a qualifiée « d’injustice ».

Hamraoui a été victime d’une violente agression alors qu’elle rentrait chez elle après un dîner de club en novembre 2021, lorsqu’elle a été traînée hors de sa voiture et battue.

Sa coéquipière Aminata Diallo, qui a été témoin de l’agression et qui serait proche de Diani et Katoto, a ensuite été inculpée pour son rôle présumé dans l’affaire.

Renard a insisté sur le fait qu’il n’y avait aucune arrière-pensée pour exclure Hamraoui, qualifiant cela de « décision footballistique ».

Il doit maintenant espérer que la France, qui occupe la cinquième place du classement FIFA, pourra réaliser son potentiel indéniable.

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