La France s’oppose fermement à l’offensive israélienne sur Rafah
Monsieur le Président,
Je voudrais remercier M. Tor Wennesland et Mme Edem Wosornu pour leurs présentations.
La France est profondément préoccupée par la situation à Rafah, qui ne cesse de s’aggraver. J’aurai trois points aujourd’hui.
Comme le président français Emmanuel Macron l’a exprimé à plusieurs reprises au Premier ministre Netanyahu, la France est fermement opposée à l’offensive israélienne sur Rafah, qui ne ferait qu’aggraver une situation déjà catastrophique à Gaza et augmenter le risque d’escalade.
Il rappelle que le transfert forcé de populations constitue un crime de guerre au regard du droit international, et que l’avenir de Gaza ne peut être déterminé que dans le cadre d’un futur État palestinien et sous la responsabilité de l’Autorité palestinienne.
La France, aux côtés de 12 autres pays, a réitéré le 16 mai, et je cite : « son opposition à une opération militaire de grande ampleur à Rafah, qui aurait des conséquences catastrophiques pour la population civile, déjà déplacée à plusieurs reprises. zone de Gaza aujourd’hui ».
L’opération israélienne a entraîné lundi la mort d’un membre du personnel des Nations Unies, qui voyageait à bord d’un véhicule arborant l’emblème de l’organisation, en violation du droit international humanitaire.
La fermeture du passage de Rafah a de graves conséquences pour la population civile, alors que les quantités d’aide entrant à Gaza depuis le début du conflit ont été extrêmement insuffisantes. La situation humanitaire et sanitaire est insupportable. La France appelle Israël à rouvrir le passage de Rafah vers l’Égypte, indispensable à la fois pour l’accès à l’aide humanitaire à la population civile et pour permettre aux personnes les plus vulnérables de quitter la bande de Gaza. Plus largement, elle appelle à la réouverture de tous les points de passage nécessaires.
La France appelle une nouvelle fois Israël à tout mettre en œuvre pour assurer la protection des civils et du personnel humanitaire et garantir l’accès de l’aide humanitaire, conformément au droit international et aux exigences de la Cour internationale de Justice.
Monsieur le Président,
Sur le plan politique, la France continuera à œuvrer pour une sortie rapide de la crise, basée sur une solution à deux États.
Nous avons besoin de garanties de sécurité pour les Israéliens, envers lesquels la France réitère sa solidarité suite aux attentats terroristes barbares commis par le Hamas et d’autres groupes terroristes le 7 octobre et qu’elle condamne avec la plus grande fermeté.
Nous devons travailler à construire un État pour les Palestiniens. L’Autorité palestinienne a un rôle central à jouer dans ce processus, tant en Cisjordanie qu’à Gaza, qui est bien entendu destinée à faire partie de cet État palestinien. Pour que cela se produise, un cadre politique est nécessaire et les Nations Unies auront un rôle essentiel à jouer.
La France a proposé au Conseil de sécurité un projet de résolution qui permettra d’avancer dans cette direction et poursuivra ses consultations avec le Conseil de sécurité et ses partenaires de la région sur ce sujet. Ce projet de résolution appelle notamment à l’arrêt de l’offensive sur Rafah, objectif qui, je crois, est partagé par l’ensemble de notre Conseil et qui fait l’objet de notre débat aujourd’hui. Nous appelons donc tous les membres à soutenir ce projet, car nous pensons qu’un consensus peut être atteint sur la situation humanitaire et sa dimension politique.
Merci.