La France s’attend à plus de semis de blé et de colza, moins de betterave à sucre

Les agriculteurs français, le plus grand producteur agricole de l’Union européenne, devraient semer davantage de blé tendre et de colza pour la récolte de cette année et réduire la betterave à sucre et l’orge de printemps, en partie en réponse à la grave sécheresse de l’année dernière, a déclaré le ministère de l’Agriculture.
Pour le blé tendre, céréale la plus cultivée en France, le ministère a fixé la superficie 2022, dont une très faible quantité de récolte de printemps, à 4,77 millions d’hectares, en hausse de 1,7 % par rapport à 2022 et stable par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les semis de blé tendre d’hiver ont été révisés en légère baisse à 4,75 millions d’hectares contre une précédente estimation de 4,76 millions d’hectares en février.
Pour le colza, principale culture oléagineuse française, la surface totale est estimée à 1,34 million d’hectares, en hausse de 9,3 % par rapport à l’an dernier et de 11,1 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Comme le blé tendre, le colza est presque exclusivement une culture d’hiver en France.
« Compte tenu de l’impact de la sécheresse en 2022 et des niveaux de prix, les choix de semis ont favorisé les cultures d’hiver comme le blé tendre, l’orge et le colza », a déclaré mercredi le ministère dans un rapport sur les récoltes.
La France faisait partie des pays européens touchés par la sécheresse et les vagues de chaleur l’été dernier qui ont nui aux cultures semées au printemps comme le maïs et la betterave à sucre.
Parmi les premières estimations pour les cultures de printemps, le ministère a indiqué que les plantations de betteraves sucrières devraient chuter de 4,9 % par rapport à l’année dernière à 382 000 hectares.
C’était 11,5% en dessous de la moyenne quinquennale et ce serait la première fois que la superficie de betterave sucrière tomberait en dessous de 400 000 hectares depuis l’abolition des quotas de production de sucre de l’UE en 2017, a-t-il ajouté.
Les planteurs de betteraves à sucre ont anticipé une baisse plus marquée des plantations en raison de l’interdiction d’un traitement aux pesticides pour les semences.
Pour l’orge de printemps, la superficie cultivée est estimée à 488 000 hectares, en baisse de 14,2 % par rapport à 2022 et de 19,2 % sous la moyenne quinquennale.
Cela a conduit le ministère à prévoir une baisse de 2,1 % de la superficie totale d’orge par rapport à l’année dernière à 1,82 million d’hectares, la baisse de l’orge de printemps compensant une hausse de 3,2 % pour l’orge d’hiver à 1,33 million d’hectares.
Le ministère doit donner une première estimation des semis de maïs le mois prochain.
Source : Reuters (Reportage de Gus Trompiz, édité par Sybille de La Hamaide et Emelia Sithole-Matarise)