La France s’apprête à fermer un groupe environnemental

La France a été à l’honneur pour les mauvaises raisons ces dernières semaines.

Le pays a fait face à une crise sociale, politique et des droits de l’homme avec droits groupes et indépendant corps critiquant la police française pour avoir recours à une force excessive lors des récentes manifestations contre une réforme controversée des retraites et la construction contestée d’un réservoir d’eau géant à Sainte-Soline, dans l’ouest de la France.

Le 28 mars, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que le gouvernement chercherait à dissoudre un groupe écologiste, Association Les Soulèvements de la Terre, alléguant le groupe a incité à la violence lors des manifestations du 25 mars à Sainte-Soline contre le réservoir. Les manifestations ont été entachées de violence. Selon les organisateurs et les médias, 200 manifestants ont été blessés, dont 40 grièvement blessés. Au moment d’écrire ces lignes, l’un d’entre eux était toujours dans le coma. Selon les autorités françaises, 47 policiers ont été blessés.

Des dizaines de groupes de défense des droits et de l’environnement, ainsi que des syndicats, ont dénoncé la décision. Les Soulvements de la Terre ont indiqué qu’ils contesteraient la dissolution devant les tribunaux. Darmanin appelait auparavant l’activisme écologiste à Sainte-Soline l’écoterrorisme, une étiquette parfois utilisée par les gouvernements cherchant à bloquer le travail des écologistes.

Le 5 avril, Darmanin poursuit son attaque contre société civile en menaçant de retirer le financement gouvernemental de l’éminent groupe de défense des droits Ligue des droits de l’Hommequi a documenté et dénoncé les violences policières à Sainte-Soline.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement français s’en prend à des groupes de la société civile qui s’inquiètent du bilan du pays en matière de droits. L’Observatoire des libertés associatives, une organisation non gouvernementale française, a dénoncé une chasse aux sorcières contre les groupes de la société civile, notamment ceux qui défendent les droits des musulmans, souvent visés dans le cadre de la lutte contre l’islamisme. En 2020, les autorités françaises ont dissous une organisation anti-discrimination de premier plan, alléguant notamment que ses descriptions de certaines mesures antiterroristes comme islamophobes incitaient à la haine.

Les actions du gouvernement français mettent en danger l’activisme indépendant et restreignent les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, qui sont protégés par le droit international et européen des droits de l’homme.

L’expérience d’autres pays européens indique qu’une détérioration de l’environnement de la société civile dans un secteur peut avoir un effet dissuasif sur les autres. Au lieu d’attaquer les organisations indépendantes de défense des droits de l’homme du pays et de tenter de dissoudre les groupes environnementaux, le gouvernement devrait enquêter et répondre aux préoccupations soulevées par ces groupes.

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