La France salue les avancées démocratiques qui ont marqué 2022 en Afrique de l’Ouest
Monsieur le Président,
Je voudrais remercier la Représentante spéciale adjointe Giovanie Biha et le Président de la Commission de la CEDEAO Omar Alieu Touray pour leurs exposés.
La France se félicite des avancées démocratiques qui ont marqué l’année 2022 en Afrique de l’Ouest, avec la tenue d’élections législatives en Gambie et au Sénégal, la progression du dialogue politique en Côte d’Ivoire, et la préparation en cours des prochaines élections de 2023, notamment au Nigeria et en Guinée. Bissau.
Malheureusement, trois pays de la région n’ont toujours pas rétabli l’ordre constitutionnel. La France salue les efforts de la CEDEAO pour obtenir un engagement clair des autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sur la durée de la transition et la tenue d’élections crédibles et transparentes.
Dans ce contexte, l’ONU a un rôle crucial à jouer. Je voudrais rendre hommage à l’excellent travail réalisé par le Représentant spécial Mahamat Saleh Annadif et le Représentant spécial adjoint. Nous espérons que la nomination d’un nouveau Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel pourra avoir lieu sans délai.
Je voudrais également rappeler ici le rôle important des coordonnateurs résidents des Nations Unies déployés dans la région.
L’UNOWAS et l’ensemble des équipes pays des Nations Unies jouent un rôle plus important que jamais dans l’accompagnement des transitions politiques aux côtés de la CEDEAO, tout en intervenant sur des facteurs majeurs pour la paix tels que le respect des droits de l’homme, la lutte contre l’impunité, la réponse aux besoins humanitaires, le développement, la l’ouverture de l’espace civique et la liberté de la presse, la participation des femmes et la réponse au changement climatique. Pour toutes ces raisons, la France soutient la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour trois ans le mandat d’UNOWAS.
Mon dernier commentaire concerne la sécurité. La France tient à souligner les résultats dramatiques du modèle proposé par le groupe de mercenaires Wagner, qui a démontré sa totale inefficacité dans la lutte contre le terrorisme. En plus de cela, les effets destructeurs de son action sont évidents. Ce groupe s’est déjà rendu coupable de nombreuses violations des droits humains. Nous l’avons vu à Moura, au Mali, avec plus de 300 victimes civiles. Rappelons également le pillage des ressources naturelles dans les pays où ce groupe est déployé.
Monsieur le Président,
Il est clair que la sécurité est un enjeu majeur pour la région, mais nous ne pouvons pas y répondre par des réponses brutales, voyous ou partiales. La France réitère son plein soutien aux initiatives collectives menées par les Nations unies, l’Union africaine, la CEDEAO, le G5 Sahel, l’initiative d’Accra et l’architecture de Yaoundé pour la sécurité maritime. La France et l’Union européenne resteront des partenaires de premier plan dans ces initiatives.
Je réaffirme également notre soutien au panel de haut niveau sur le Sahel dirigé par le président Issoufou. Nous espérons qu’il fera des propositions innovantes.
La France continuera à apporter son aide aux pays de la région qui en feront la demande, dans un cadre respectueux du droit international.
Enfin, je voudrais réitérer notre soutien de longue date à la demande de l’Union africaine d’un financement prévisible et durable pour ses opérations de paix, y compris par le biais des contributions fixées par l’ONU. Ce sujet sera évoqué par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna lors de sa visite à Addis-Abeba cette semaine, en compagnie de son homologue allemand.
Merci.