La France renonce-t-elle à ce passage frontalier avec l’Espagne ?

La France pourrait ne pas participer au financement de la modernisation de la voie ferrée Pau-Canfranc-Saragosse, l’une des lignes franchissant la frontière franco-espagnole, fermée depuis 1970. Aucun budget n’a été alloué à ce projet dans une version fuite du rapport réalisé par le Conseil d’orientation des infrastructures (COI), organe consultatif français relevant du ministère des Transports.

S’agissant de la frontière franco-espagnole, le document ne mentionne que le tronçon ferroviaire entre Dax et l’Espagne, qui fait partie du corridor atlantique RTE-T. La ligne Pau-Canfranc-Saragosse, quant à elle, est située entre les corridors méditerranéen et atlantique. Alors que la France n’envisage pas d’investir dans ce projet, l’Espagne a déjà alloué 82 millions d’euros pour finaliser le renouvellement des voies, y compris une conversion au gabarit ferroviaire européen standard.

Le document divulgué n’agit pas comme une décision définitive, mais ne donne qu’un avis au gouvernement. Le document a été divulgué par Mobilettre, un journal français qui se concentre sur les transports. Il comprend une proposition budgétaire pour le gouvernement concernant les investissements dans le secteur ferroviaire au cours de la prochaine décennie et demie. Pour certains projets, des plans financiers ont été élaborés par le COI même jusqu’en 2042.

À quoi s’attendre ensuite pour la ligne Pau-Canfranc-Saragosse ?

Un certain optimisme concernant le projet pouvait être perçu après une rencontre entre les deux pays à Barcelone mi-janvier. Ici, le Creloc, le Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc, a exhorté le gouvernement français à s’engager à rouvrir le tronçon de 33 kilomètres entre Bedous et Canfranc. Malgré l’optimisme du Comité, d’après ce que l’on peut comprendre du document divulgué, le gouvernement français pourrait ne pas être trop enclin à écouter Creloc.

Gerard Lopez, chef de Creloc, a été cité par le journal espagnol Heraldo déclarant que le résultat des conseils du COI n’est pas une surprise. En 2018, le Conseil a adopté la même position de ne pas mobiliser de financement national pour ce projet, le considérant comme une infrastructure d’intérêt local plutôt que national. Selon Lopez, les choses pourraient changer avec l’intervention d’Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine, la région française impliquée dans le projet. Rousset s’est d’ailleurs fait assez entendre sur l’importance de rouvrir la ligne Pau-Canfranc-Saragosse.

Ligne Pau-Canfranc-Saragosse : passé et présent

Les estimations de 2020 affirmaient que le projet coûterait entre 360 ​​et 480 millions d’euros. Cependant, le gouvernement français pense que les coûts seraient plus élevés, comme le souligne le document divulgué. Les actions les plus nécessaires pour réactiver la ligne comprennent l’armement de la ligne pour les convois à 22,5 tonnes par essieu, la construction de gares, la suppression des passages à niveau et la modernisation de la signalisation et des télécommunications.

La ligne ferroviaire entre Pau et Saragosse a été fermée en 1970 après un accident ferroviaire qui a détruit le pont de l’Estanguet. La section espagnole est restée ouverte après l’accident. En 2016, le tronçon français de Pau à Bedous a été rouvert, mais la ligne de passage frontalier reliant Beodous à Canfranc ne l’était pas. En février 2022, les gouvernements espagnol et français ont signé une déclaration commune avec les régions Nouvelle Aquitaine et Aragon. Ce document énonce clairement la volonté de poursuivre le projet de restauration de la ligne.

Cet article est apparu pour la première fois sur la publication sœur RailFreight.com

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