La France prône une plus grande représentation des États africains dans les instances internationales
Monsieur le Président,
Je voudrais remercier le Secrétaire général des Nations Unies, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine et le Président de la Commission de consolidation de la paix pour leurs déclarations.
Je voudrais souligner deux points.
Premièrement, la France appelle au renforcement des capacités, des institutions et de la participation des États africains face aux défis multilatéraux. C’est indispensable.
Les opérations de paix doivent l’inclure dans leur mandat, ainsi que dans leur stratégie de sortie, notamment en termes d’appui à la réforme du secteur de la sécurité. La Commission de consolidation de la paix a un rôle d’accompagnement utile à jouer à cet égard.
La France contribue à ce renforcement à travers la coopération bilatérale, aussi bien qu’au niveau européen, comme le démontre notre partenariat avec les pays du golfe de Guinée contre la menace terroriste, mais aussi en matière de sécurité maritime. Je pense aussi à la mission de formation EUTM au Mozambique. À cet égard, la volonté politique des pays hôtes est un facteur clé sans lequel aucune solution durable n’est possible.
La France encourage la généralisation des solutions africaines aux crises africaines. Il se félicite de l’adoption de la résolution 2719 du Conseil de sécurité, qui appelle à des opérations de paix africaines offensives, ciblées et limitées dans le temps, qui complètent les opérations de maintien de la paix et garantissent un financement durable.
Le renforcement du rôle des États africains nécessite également une plus grande représentation dans la gouvernance internationale. La France plaide pour un Conseil de sécurité élargi dans les deux catégories, à environ 25 membres, avec une présence africaine plus forte, y compris parmi les membres permanents. Cette dynamique s’étend également aux instances de gouvernance économique.
Parce que les défis vont bien au-delà des menaces sécuritaires, nous devons établir des partenariats égaux avec les pays africains, afin qu’ensemble nous puissions mieux répondre aux problèmes à long terme, et en particulier aux défis environnementaux et de développement.
C’est dans cet esprit que la France a organisé en juin dernier le Sommet pour un nouveau pacte de financement mondial. Le Pacte de Paris pour les personnes et la planète qui en résulte est désormais soutenu par 54 pays et énonce un certain nombre de principes cardinaux pour garantir qu’aucun pays n’ait à choisir entre lutter contre la pauvreté et lutter pour la planète.
C’est également l’objet du projet de la Grande Muraille Verte au Sahel, un programme phare destiné à lutter contre les effets du changement climatique, de la désertification, de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, du Sénégal à Djibouti. La France a contribué à lever 16 milliards de dollars pour ce projet. Nous avons contribué à hauteur de 140 millions d’euros au Fonds international de développement agricole pour le cycle 2025-2027.
La France s’engage également à travers ses financements climat, dont un tiers est dédié à l’adaptation, et contribuera à hauteur de 100 millions au fonds de réponse aux pertes et dommages. C’est également l’objectif de l’initiative Risques climatiques et systèmes d’alerte précoce, lancée par la France lors de la COP21, qui vise à améliorer les systèmes d’alerte précoce dans les pays les plus vulnérables.
Le coût de l’inaction pèse chaque jour davantage sur nos sociétés. C’est pourquoi la mise en œuvre efficace de l’Accord de Paris est une nécessité et une urgence absolue, notamment pour la paix et la sécurité. Par ailleurs, une mobilisation concrète et opérationnelle sur la question « climat et sécurité » est indispensable.
Je voudrais conclure par un message d’espoir : le Sommet pour l’avenir de septembre prochain est l’occasion de se doter d’outils et de stratégies mieux adaptés à la promotion d’une paix durable, notamment en Afrique.
Merci.