La France n’a pas exclu de déclarer les gardes iraniens comme groupe terroriste

Par John Irish

PARIS (Reuters) Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mardi qu’il n’avait pas exclu l’idée que l’Union européenne désigne les Gardiens de la révolution iraniens (CGRI) comme une organisation terroriste, un jour après que l’Allemagne a déclaré que cette décision serait politiquement importante et logique.

Les liens entre Paris et Téhéran se sont détériorés ces derniers mois alors que les efforts pour relancer les pourparlers sur le nucléaire, auxquels la France est l’une des parties, sont au point mort. Téhéran a détenu sept ressortissants français tandis que la France critique la répression violente en cours contre les manifestants.

Alors que l’Union européenne discute d’une quatrième série de sanctions contre la répression et la fourniture d’armes par l’Iran à la Russie, certains États membres ont appelé le bloc à classer le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme une organisation terroriste. La Grande-Bretagne devrait prendre la décision dans les prochaines semaines.

La France a jusqu’à présent hésité à faire pression pour la désignation des gardes. Mais Paris a laissé la porte entrouverte, à la suite de nouvelles exécutions de manifestants cette semaine et d’une coordination militaire plus étroite entre Téhéran et Moscou qui a vu des drones transférés à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Compte tenu de la poursuite de cette répression, la France travaille avec ses partenaires européens sur de nouvelles mesures de sanctions, sans en exclure aucune, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre aux journalistes lors d’un point de presse quotidien lorsqu’on lui a demandé si Paris soutenait la désignation du CGRI.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré lundi qu’une nouvelle série de sanctions ne suffirait pas.

L’inscription des Gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes est politiquement importante et logique, a-t-elle déclaré sur Twitter, ajoutant que des obstacles juridiques devaient encore être levés avant que cela puisse être fait.

Désigner le CGRI comme groupe terroriste signifierait que cela deviendrait une infraction pénale d’appartenir au groupe, d’assister à ses réunions et de porter son logo en public.

Créés après la révolution islamique de 1979 en Iran pour protéger le système religieux chiite au pouvoir, les gardes ont une grande influence sur le système politique iranien, contrôlant des pans entiers de l’économie et des forces armées et chargés des programmes de missiles balistiques et nucléaires de l’Iran.

L’influence politique du CGRI dans la structure de pouvoir complexe de l’Iran a augmenté depuis l’élection du président Ebrahim Raisi, dont le gouvernement comprend des dizaines de commandants des Gardiens de la révolution.

Son affilié, le Basij, a été à l’avant-garde de la répression par l’État des troubles provoqués par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, alors qu’elle était détenue par la police des mœurs iraniennes le 16 septembre.

(Reportage par John Irish; Montage par Frank Jack Daniel)

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