La France menacée par des espions russes sous couverture diplomatique

La France est particulièrement exposée à l’espionnage et à l’ingérence russes, tels que les agents de renseignement sous couverture diplomatique et la désinformation, en raison de son importance sur la scène internationale, a déclaré Nicolas Lerner, chef du service de renseignement intérieur français, à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’ingérence étrangère. .

L’audience, qui a eu lieu en février dernier mais n’a été rendue publique que maintenant, était présidée par le député du Rassemblement national (RN) Jean-Philippe Tanguy.

Lerner, chef de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a mis en garde contre l’ingérence politique et l’importance de la désinformation pour saper la voix de la France.

Concernant les ingérences dans les milieux politiques, principal sujet de la commission d’enquête parlementaire, Lerner a déclaré avoir alerté certains parlementaires français à plusieurs reprises ces derniers mois, après avoir détecté des contacts avec des agents des renseignements russes sous couverture diplomatique.

Dans le passé, des personnalités politiques de premier plan ont entretenu des relations avec des espions étrangers, parfois à leur insu. Les liens financiers sont beaucoup plus rares, car les services de renseignement français les ont identifiés très ponctuellement et au cas par cas.

Prenant l’exemple d’élus qui se sont rendus dans le Donbass ou en Crimée pour des missions d’observation électorale, Lerner considère que cela revient à franchir un seuil en termes d’allégeance au pays concerné.

Ce fut le cas d’une délégation française en 2015 conduite par le député européen Thierry Mariani (Rassemblement national/ID) alors qu’il appartenait au parti Les Républicains (PPE).

Des opérations d’observation similaires ont eu lieu en 2020 lors du référendum constitutionnel convoqué par le président russe Vladimir Poutine, auquel ont participé 10 députés du Rassemblement national.

La Chine moins développée

Mais aucun parti politique français ne semble être manipulé par une puissance étrangère aujourd’hui, a ajouté Lerner.

Ainsi, l’infiltration par des officiers du renseignement sous couverture diplomatique reste l’un des principaux outils, notamment exploité par la Russie, qui dispose du mécanisme le plus important.

Il a ajouté que leur nombre avait nettement diminué depuis le début de la crise ukrainienne, notamment depuis l’expulsion de nombreux agents sur le sol français et européen sous couverture diplomatique.

Dans ce domaine, Lerner souligne que la Chine […] entretient un réseau sous couverture diplomatique beaucoup moins développé que celui de la Russie.

La société civile et milieu universitaire

La DGSI s’inquiète également de l’infiltration de pays étrangers dans la société civile française.

Les services de renseignement français sont particulièrement vigilants à l’égard du monde universitaire et de la recherche, très exposé à l’espionnage et à l’ingérence par le biais de partenariats ou de jumelages.

La Chine et la Russie, qui sont aujourd’hui au centre de l’attention européenne, sont les États dont les politiques de renseignement sont les plus réussies, a déclaré le chef du renseignement français.

Outre l’influence, l’espionnage et l’ingérence, ces pays ont une politique d’information ou de désinformation pour discréditer l’influence et le modèle français.

Certains États recourent à des informations déformées sans aucun scrupule pour promouvoir leur récit et discréditer notre modèle, a déclaré Lerner, citant des défis à la liberté de la presse et à la liberté d’expression dans la mesure où ils permettent la critique de la religion.

Pourtant, selon ce récit de désinformation, la France est présentée comme donnant des leçons de police et de démocratie à l’extérieur – à l’Iran ou à la Russie, par exemple – tout en étant répressive chez elle.

Après l’invasion russe de l’Ukraine, l’UE a fermé les chaînes de propagande russes RT et Spoutnik, a noté Lerner. Cependant, selon lui, seuls des événements exceptionnels, comme la guerre en Ukraine, ont rendu une telle décision possible.

Selon lui, cela pose la question du cadre juridique européen.

La loi devrait permettre au régulateur d’intervenir au-delà de ses prérogatives habituelles lorsque les sanctions sont insuffisantes, et l’interdiction d’un média servant clairement et exclusivement d’outil de propagande devient nécessaire, a-t-il dit.

Augmentation de l’espionnage russe en Finlande

Pendant ce temps, un nouveau rapport en Finlande montre une tendance inquiétante concernant les activités d’espionnage de la Russie et des similitudes avec la situation de la France.

En particulier, un rapport réalisé par l’unité d’enquête de la société finlandaise de radiodiffusion et confirmé par le Service de sécurité et de renseignement (Supo) a révélé que jusqu’à un tiers du personnel de l’ambassade de Russie à Helsinki sont des agents de renseignement déguisés.

Dans un autre rapport, Supo a également confirmé une augmentation de l’espionnage russe l’année dernière.

Le rapport écrit que les services de renseignement russes ont vu leurs activités considérablement affaiblies, notamment en raison des expulsions et des refus de visa. Le nombre d’agents de renseignement russes opérant en Finlande aurait diminué d’environ la moitié en 2022.

La méthode principale des services de renseignement étrangers russes est le renseignement personnel à long terme et ciblé sous couverture diplomatique – non seulement en Finlande mais aussi dans le monde entier, a déclaré Mikko Porvali, inspecteur en chef du détective Supos.

On estime que le service de renseignement étranger russe compte entre 13 000 et 15 000 personnes.

De nombreux pays nordiques ont récemment expulsé des diplomates russes et rendu publics les chiffres.

Traditionnellement, la Finlande a été plus secrète sur ses mesures et les autorités n’ont pas révélé combien de diplomates russes ont été invités à quitter ou à rester dans le pays.

(Davide Basso | EURACTIV.fr, Pekka Vnttinen | EURACTIV.com Edité par Sarantis Michalopoulos | EURACTIV.com)

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