La France mal préparée à l’aggravation des effets du changement climatique, prévient un rapport

La chaleur record et la sécheresse exceptionnelle de l’année dernière ont eu « de graves impacts en France » et dépassent les capacités des systèmes actuels de prévention et de gestion des crises, a déclaré le Haut Conseil français pour le climat (HCC) dans son rapport annuel, publié mercredi soir.

« Nous sommes à la traîne », a déclaré à l’AFP la présidente et climatologue du Conseil, Corine Le Qur, appelant le gouvernement à proposer une stratégie d’adaptation préventive et « transformatrice ».

La France a enregistré des températures à 2,9 degrés Celsius au-dessus de la moyenne de 1991-2020, selon le rapport.

L’agriculture a été durement touchée, avec des rendements des cultures en baisse de 10 à 30%, tandis que les conditions de sécheresse ont entraîné « pratiquement aucune reproduction » de certains amphibiens et « une reproduction faible ou anormale » de la sauvagine.

Les pénuries d’eau potable ont touché plus de 2.000 communes, tandis que 8.000 autres ont demandé la reconnaissance de « catastrophes naturelles » dues à la sécheresse, qui provoque des fissures dans les bâtiments en raison du rétrécissement et du gonflement des sols argileux, indique le rapport.

Pendant ce temps, le système de santé a enregistré 2 816 décès supplémentaires en 2022, a indiqué le HCC.

L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement

Le rapport indique également que la France était mal préparée pour lutter contre les incendies de forêt et a été contrainte de faire appel à des renforts de l’étranger.

Et ces effets ne font que s’intensifier à mesure que le changement climatique progresse.

La semaine dernière, un rapport de l’Organisation météorologique mondiale et du service Copernicus sur le changement climatique de l’Union européenne a déclaré que l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement au monde, environ 2,3 degrés Celsius de plus l’an dernier qu’à l’époque préindustrielle.

La France s’est engagée à réduire ses émissions de 40% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990.

Cet objectif doit être renforcé pour tenir compte des nouveaux objectifs européens de 55%, a déclaré Le Qur.

Une politique ambitieuse

Le HCC appelle à une « politique économique d’envergure » nécessitant des financements publics et privés de « l’ordre de 30 milliards d’euros par an d’ici 2030 » pour décarboner l’économie française, en se concentrant sur les transports, premier secteur émetteur.

« Cela signifie que toutes les niches fiscales qui financent les combustibles fossiles doivent être supprimées, avec un calendrier fixe », a déclaré Le Qur.

Le ministre français de la Transition écologique, Christophe Bchu, a déclaré jeudi à la radio France Info qu’il fallait « doubler le rythme » auquel la France réduit ses émissions de gaz à effet de serre. Il a déclaré qu’un plan détaillé serait présenté aux législateurs le 5 juillet.

« Notre objectif est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 140 millions de tonnes d’ici 2030 », a déclaré Bchu.

« Nous vous expliquerons comment passer de 404 millions de tonnes à 270 et comment cela fonctionnera, filière par filière », a-t-il promis.

(avec AFP)

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