La France inflige une amende à Google au milieu d’un différend sur l’IA avec les médias d’information
Les régulateurs français ont déclaré mercredi que Google n’avait pas informé les éditeurs de presse qu’il utilisait leurs articles pour entraîner ses algorithmes d’intelligence artificielle, dans le cadre d’une décision plus large contre l’entreprise pour ses pratiques de négociation avec les médias.
Cette divulgation par l’autorité française de la concurrence faisait partie d’une amende de 250 millions d’euros, soit environ 270 millions de dollars, pour ne pas avoir négocié des accords de licence équitables avec des sociétés de médias leur permettant de publier des liens vers des articles dans les résultats de recherche. Les responsables ont également critiqué l’entreprise pour avoir utilisé des articles de presse pour former son chatbot IA, désormais appelé Gemini, sans en informer les sociétés de médias ni leur donner de méthode pour empêcher l’utilisation de leur contenu jusqu’en septembre de l’année dernière.
Google est impliqué dans un conflit de longue date avec les éditeurs sur le montant à payer pour l’affichage du contenu d’actualité dans les résultats de recherche et d’autres services. Meta, propriétaire de Facebook et d’Instagram, a également eu du mal à faire face aux efforts du gouvernement pour imposer une compensation aux éditeurs en Australie et au Canada.
Le débat a pris une nouvelle urgence alors que les médias s’opposent à l’utilisation de leurs articles pour former des systèmes d’IA. Le New York Times a poursuivi OpenAI et Microsoft en décembre, alléguant une violation du droit d’auteur sur le contenu d’actualité lié aux systèmes d’IA.
Les régulateurs français ont déclaré que les questions juridiques concernant l’utilisation équitable du contenu d’actualité pour former des applications d’IA n’avaient pas encore été réglées. Pourtant, ont déclaré les autorités, Google a violé un accord passé avec le gouvernement en omettant d’informer les éditeurs de l’utilisation de leur contenu pour leur logiciel Bard, en utilisant l’ancien nom du chatbot AI de Google.
Les autorités françaises se sont rangées du côté des éditeurs locaux qui affirment que Google et d’autres grandes entreprises technologiques ont injustement profité de leur contenu sans rémunération équitable. En 2022, les régulateurs ont infligé à Google une amende de 500 millions et lui ont ordonné de négocier des accords de licence avec des éditeurs français.
Les régulateurs ont déclaré que Google n’avait pas négocié de bonne foi avec les éditeurs parce qu’il n’avait pas partagé les informations nécessaires avec un observateur chargé des négociations. Les autorités ont déclaré que Google utilisait des données opaques pour déterminer le montant à payer aux éditeurs et ne tenait pas pleinement compte de toutes les différentes manières dont l’entreprise gagnait de l’argent grâce au contenu produit par les médias.
Google a déclaré que l’amende n’était pas proportionnée aux problèmes soulevés par le régulateur, mais a accepté la sanction annoncée mercredi.
Nous avons fait des compromis car il est temps de tourner la page et, comme le prouvent nos nombreux accords avec les éditeurs, nous souhaitons nous concentrer sur des approches durables afin de connecter les internautes à des contenus de qualité et travailler de manière constructive avec les éditeurs, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.