La France fait face à une menace terroriste croissante et multiforme
L’attentat de Moscou vendredi 22 mars, revendiqué par l’organisation État islamique (EI), a été vivement ressenti en France. Deux jours seulement après l’attentat, un conseil de défense s’est tenu à l’Elyse pour discuter de la menace terroriste, dans le contexte des prochains Jeux olympiques d’été et du nombre croissant de menaces contre les écoles. A l’issue de la réunion, le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré qu’en raison de « la revendication de l’attentat par l’État islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de porter la menace Vigipirate à son plus haut niveau ». «
Arrivé lundi matin en Guyane, le président Emmanuel Macron a confirmé que, selon les « informations » dont disposent les services de renseignement, « c’est une entité de l’Etat islamique qui a fomenté cette attaque et l’a menée ». L’EI de la province du Khorasan (IS-K), actif en Afghanistan, au Pakistan et en Asie centrale, était « apparemment impliqué dans l’attaque, (et) avait mené plusieurs tentatives sur notre propre sol ces derniers mois », a déclaré Macron, sans préciser lesquelles. « Au vu de ses ramifications et de ses intentions, et par mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides, il a été décidé de relever le niveau Vigipirate », a-t-il ajouté.
A Paris, Attal a déclaré que « la menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte » et qu' »elle n’a jamais faibli ». « Notre mobilisation est pour que nous puissions y faire face », « nous agissons partout pour l’asphyxier », avec le déploiement de « moyens exceptionnels sur l’ensemble du territoire », a-t-il ajouté.
Deux attentats déjoués en 2024
Suite au relèvement du dispositif d’alerte à la sécurité nationale à son niveau maximum, le premier ministre a annoncé que 4 000 militaires supplémentaires » ont été placés « en alerte » en plus des 3 000 déjà déployés dans le cadre de l’opération Sentinelle, une opération antiterroriste activée après les attentats de janvier 2015 en région parisienne.
« Notre lutte contre le terrorisme ne se paie pas de mots. Elle est très concrète et notre main ne tremblera jamais face au terrorisme, jamais face à l’islamisme », a assuré Attal, affirmant que 45 attentats planifiés avaient été déjoués depuis 2017 et 74 depuis 2015 dont deux depuis début 2024.
Selon le Parquet national antiterroriste (PNAT), le premier attentat déjoué remonte au 10 janvier, lorsqu’un homme de 22 ans a été interpellé. Il a été inculpé d’« association avec des terroristes en vue de préparer des crimes contre la population » et a été placé en détention provisoire. Il envisageait de commettre un acte violent contre une discothèque, la communauté LGBT ou la communauté juive.
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