La France exhorte les ressortissants français à quitter l’Iran « dès que possible » | CNN
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La France a exhorté tous les ressortissants français à quitter l’Iran dès que possible, avertissant qu’ils risquaient d’être arrêtés, détenus arbitrairement et jugés inéquitables.
Le ministère français des Affaires étrangères, dans une mise à jour publiée vendredi sur son site Internet, a averti que tous les visiteurs français, y compris les binationaux, sont exposés à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de procès inéquitable.
Le risque s’applique également à ceux qui sont là pour une visite touristique, selon la mise à jour.
Le ministère des Affaires étrangères a également averti qu’en cas d’arrestation ou de détention, le respect des droits fondamentaux et la sécurité de la personne ne sont pas garantis.
Plus tôt vendredi, le ministère des Affaires étrangères a appelé l’Iran à libérer deux citoyens français, qui avaient été montrés dans une vidéo diffusée par les médias d’État iraniens disant qu’ils étaient des agents des services de renseignement français.
La vidéo de style documentaire fortement éditée qui a été publiée jeudi sur l’agence de presse iranienne IRNA montrait deux citoyens français, Cécile Kohler et Jacques Paris, prétendant travailler pour le service français de renseignement extérieur, la DGSE.
S’exprimant en français, Kohler dit dans la vidéo, nous étions en Iran pour préparer les conditions de la révolution en Iran et le renversement du régime islamique iranien.
Aussi, s’exprimant devant la caméra, Paris apparaît dans la vidéo à part et précise que les objectifs de la DGSE, c’est de faire pression sur le gouvernement.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que les aveux présumés n’avaient aucun fondement et qu’il pensait que les détenus parlaient sous la contrainte.
Mme Cécile Kohler et M. Jacques Paris sont détenus arbitrairement en Iran depuis mai 2022 et sont à ce titre des otages de l’État. La France réitère sa demande de libération immédiate, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
La mise en scène de leurs prétendus aveux est indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international. Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes. Ces prétendus aveux extorqués sous la contrainte n’ont aucun fondement, pas plus que les motifs invoqués pour leur arrestation arbitraire, poursuit le communiqué.
La France a réitéré sa demande de libération immédiate de Kohler et de Paris conformément aux obligations internationales de l’Iran au titre de la Convention de Vienne du 24 avril 1963.
Le soulèvement populaire en cours en Iran a constitué une menace politique importante pour le régime clérical au pouvoir.
Des manifestations ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, décédée peu après son arrestation par la police des mœurs le 13 septembre.
Le nom d’Aminis est depuis devenu un cri de ralliement pour les manifestants à travers le pays.
La France s’est prononcée en condamnant sa mort ainsi que la répression ultérieure du gouvernement iranien contre les manifestants.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré mardi au Parlement européen que la France condamnait l’usage généralisé et disproportionné de la force contre des manifestants non violents, appelant à l’imposition de sanctions aux hauts responsables iraniens.