La France et le Royaume-Uni annoncent une feuille de route pour stimuler le marché du crédit pour la biodiversité – Climate Change – UK
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En juin 2023, le Royaume-Uni et la France ont annoncé un plan commun visant à lancer un nouveau système de crédits pour la biodiversité. À travers la Feuille de route mondiale pour les crédits pour la biodiversité, les deux pays se sont engagés à soutenir les efforts du secteur privé en faveur de la biodiversité et à mobiliser des financements pour prévenir la perte de biodiversité et conserver la nature. L’initiative a été lancée lors du Sommet pour un nouveau pacte financier tenu à Paris. La feuille de route soutient le Cadre mondial pour la biodiversité (GBF) de la COP15, qui vise, entre autres, à protéger 30 % des terres et des océans de la planète et à restaurer 30 % des écosystèmes dégradés d’ici 2030.
La feuille de route détaille un plan visant à intensifier les efforts mondiaux visant à aider les entreprises à acheter des crédits de biodiversité, au sens large, des véhicules d’investissement dans des projets environnementaux qui renforcent la biodiversité ou restaurent la nature dans divers contextes, notamment les forêts tropicales, les océans et les zones humides. Il est également conçu pour centraliser l’expertise sur les crédits de biodiversité, en établissant des groupes de travail et des groupes consultatifs pour examiner les meilleures pratiques sur des questions allant des mécanismes de gouvernance du financement du crédit aux cadres de suivi. La feuille de route examinera également la manière de répartir équitablement les revenus issus des crédits de biodiversité entre les communautés. La feuille de route vise à réaliser des progrès cohérents avec les événements internationaux marquants tels que la prochaine Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, ou COP16, qui se tiendra l’année prochaine en Turquie. Le Cadre mondial pour la biodiversité (GBF) Kunming-Montréal de la COP15 est souvent décrit comme l’Accord de Paris sur la nature, et la convention de 2024 mettra sous les projecteurs les progrès des différentes parties vers leurs objectifs et cibles nationaux.
En 2020, le Forum économique mondial (WEF) a estimé que plus de la moitié du PIB mondial, soit 44 000 milliards de dollars, dépend modérément ou fortement de la nature, mais le déficit de financement pour la restauration de la biodiversité reste important. La même année, l’Institut Paulson a estimé que les dépenses actuelles consacrées à la conservation de la biodiversité (mesurées par rapport aux besoins totaux estimés en matière de protection de la biodiversité) laissent apparaître un déficit de financement de la biodiversité compris entre 598 et 824 milliards de dollars par an. Le Royaume-Uni et la France sont parvenus à la conclusion que les initiatives gouvernementales ne peuvent à elles seules couvrir un financement d’une ampleur aussi importante que l’écart en matière de biodiversité.
Dernières pensées
Au sein de l’UE et ailleurs, la préservation de la biodiversité est de plus en plus devenue une priorité, comme nous l’avons évoqué. Cependant, obtenir les investissements nécessaires reste un obstacle important, et la promotion du financement des secteurs public et privé est une priorité constante des efforts en faveur de la biodiversité, que ce soit dans le contexte du développement d’une taxonomie de la durabilité, de la formation d’un groupe de travail de 35 membres dirigé par une banque. promouvoir la définition d’objectifs liés à la nature et à la biodiversité qui sont alignés sur le GBF, ou améliorer la gouvernance et la divulgation liées à la biodiversité dans le cadre de la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises.
Quant à la France en particulier, lors de la COP27, le président Emmanuel Macron a annoncé une initiative visant à protéger les réserves essentielles de carbone et de biodiversité de la planète. Au cœur de cette initiative se trouvent les partenariats de conservation positifs (PCP), qui fonctionneraient via un marché de crédit pour la biodiversité et serviraient en fin de compte de moyen de faciliter les investissements dans la biodiversité. D’un autre côté, la feuille de route aide le Royaume-Uni à s’appuyer sur son plan en dix points pour une révolution industrielle verte et sur des initiatives plus récentes mettant l’accent sur l’approche britannique de la biodiversité.
Comme nous l’avons observé précédemment, un domaine d’intérêt connexe en termes de stimulation des investissements liés au climat concerne les marchés de crédits carbone, alors que les nations et les entreprises cherchent à compenser leurs émissions et à atteindre le zéro net et d’autres objectifs liés au climat. Dans le même temps, ces dispositifs suscitent de plus en plus d’attention et de critiques, comme nous l’avons noté, en raison d’inquiétudes concernant la transparence et la qualité des crédits. Au moins en partie à cause de ces préoccupations, à l’automne 2022, l’Organisation internationale des commissions de valeurs a lancé une enquête (voir notre commentaire à ce sujet ici) sur les marchés volontaires et conformes des crédits carbone.
(Cet article a été initialement publié dans Cadwalader Climate, une newsletter bihebdomadaire sur le marché ESG.)
Le contenu de cet article est destiné à fournir un guide général sur le sujet. Des conseils spécialisés doivent être demandés concernant votre situation spécifique.
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