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La France entre dans l’histoire en inscrivant le droit à l’avortement dans sa constitution


La France entre dans lhistoire en inscrivant le droit a

Les législateurs français applaudissent après que la présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, a annoncé lundi le résultat du vote lors d’une session parlementaire conjointe au château de Versailles, au sud-ouest de Paris, pour ancrer le droit à l’avortement dans la constitution du pays.

Emmanuel Dunande/Pool/AFP via Getty Images


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Les législateurs français applaudissent après que la présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, a annoncé lundi le résultat du vote lors d’une session parlementaire conjointe au château de Versailles, au sud-ouest de Paris, pour ancrer le droit à l’avortement dans la constitution du pays.

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PARIS Les législateurs français ont approuvé un projet de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la constitution du pays, une décision historique intervenue en réponse aux inquiétudes suscitées par le recul des lois sur l’avortement aux États-Unis.

Les députés des deux chambres du Parlement se sont réunis lundi pour une séance commune au château de Versailles et a approuvé la mesure 780-72. Le résultat a attiré un longue ovation parmi de nombreux législateurs.

Sur la place du Trocadéro surplombant la Tour Eiffel à Paris, des centaines de personnes se sont rassemblées pour regarder les débats de Versailles sur un écran géant. Les cris se sont multipliés à l’annonce du décompte des voix. Margot Eude, 24 ans, vient de terminer ses études et souhaite se lancer en politique. Elle est féministe engagée et se dit fière d’être française aujourd’hui.

« Il est important d’inscrire l’avortement dans la Constitution car nous ne sommes jamais hors de danger », dit-elle. « Je suis triste pour les Américaines et j’espère que la France pourra être un modèle pour le monde, notamment pour les Etats-Unis ».

Au moment du vote, Agnès Simon, une ancienne sage-femme, pleurait.

« C’est une étape très importante », dit-elle. « Je suis une vieille dame, donc j’ai tout vu. J’ai même travaillé dans les hôpitaux avant que l’avortement ne soit légal. Il y avait des femmes qui criaient Je ne veux pas de ce bébé, ou qui arrivaient à moitié mortes à cause d’infections lorsqu’elles essayaient. avorter à la maison. »

La France légalise déjà depuis longtemps l’avortement. Mais le gouvernement du président Emmanuel Macron a décidé de consolider la loi avec un amendement constitutionnel dès 2022, lorsque le pays a regardé avec inquiétude l’annulation de la Cour suprême américaine. Roe c.Wade et les États ont commencé à rogner sur le droit à l’avortement.

« Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes d’avorter en l’inscrivant dans la Constitution », a déclaré Macron sur X (anciennement Twitter) lorsque le Sénat a voté l’adoption du projet de loi mercredi dernier.

Le Sénat et l’Assemblée nationale ont voté en faveur de l’amendement de l’article 34 de la Constitution française pour dire que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté des femmes de recourir à l’avortement, qui est garantie », a rapporté l’Associated Press. .

Aucun parti politique majeur au Parlement ne remet en question la moralité de l’avortement, même si certains politiciens conservateurs ont déclaré qu’il n’était pas nécessaire d’amender la constitution.


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Vue de l’hémicycle du Sénat français à Paris lors du débat sur l’inscription de l’avortement dans la Constitution, le 28 février.

Mathilde Kaczkowski/Hans Lucas/AFP via Getty Images


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Vue de l’hémicycle du Sénat français à Paris lors du débat sur l’inscription de l’avortement dans la Constitution, le 28 février.

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« Cela ne sert à rien, car aucun mouvement politique ne remet en question l’avortement », a déclaré la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, qui représente le Rassemblement national au Parlement. Le Pen a finalement voté en faveur de la mesure.

Un récent sondage réalisé en France a révélé que 90 % des personnes interrogées soutiennent le droit à l’avortement et 86 % souhaitent le voir dans la constitution.

La France a légalisé l’avortement en 1974 dans une loi défendue par la ministre de la Santé et icône des droits des femmes, Simone Veil.

À l’époque, de nombreuses protestations ont eu lieu contre cette mesure et Veil a été personnellement attaqué, dans une France qui était encore un pays largement conservateur et catholique.

La dernière constitution française date de 1958 et de la naissance de la Ve République avec la présidence de Charles De Gaulle.

Le délai imposé en France pour l’avortement volontaire est fixé à 14 semaines, soit un délai plus court que le projet d’interdiction nationale de 15 semaines qui a provoqué un tollé aux États-Unis.

En France, les soins liés à l’avortement sont remboursés par le système national de santé.

Dans les rues de Paris, les avis divergent sur la question. « L’avortement n’est en aucun cas menacé en France et je pense qu’il s’agit simplement d’un coup politique de Macron », estime Camille Galy, dentiste de 62 ans.

Corinne Bosser, cinquante ans, n’est pas d’accord. « Le droit à l’avortement pourrait un jour être menacé, on ne le sait pas », dit-elle. « C’est une façon de garantir que nos filles et petites-filles auront les mêmes droits que nous. »

Eleanor Beardsley a rapporté de Paris ; Alex Leff est basé à Washington, DC

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