La France entame un procès historique contre de hauts responsables syriens pour le meurtre d’un père et de son fils

Le premier procès en France de responsables du régime syrien de Bachar al-Assad doit s’ouvrir mardi, avec trois hauts responsables de la sécurité qui seront jugés par contumace pour complicité de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

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Le tribunal correctionnel de Paris va juger les trois responsables pour leur rôle dans la mort de deux Français syriens, Mazzen Dabbagh et son fils Patrick, arrêtés à Damas en 2013.

« Pour la première fois, la justice française se penchera sur les crimes des autorités syriennes et jugera les plus hauts responsables du pouvoir jamais poursuivis depuis le déclenchement de la révolution syrienne en mars 2011 », a déclaré la Fédération internationale des droits de l’homme. (FIDH).

La guerre entre le régime d’al-Assad et les groupes d’opposition armés, dont l’État islamique, a éclaté après que le gouvernement a réprimé des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie en 2011.

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Le conflit a tué plus d’un demi-million de personnes, déplacé des millions de personnes et ravagé l’économie et les infrastructures syriennes.

Des procès pour abus du régime syrien ont eu lieu ailleurs en Europe, notamment en Allemagne.

Mais dans ces affaires, les personnes poursuivies occupaient des rangs inférieurs et étaient présentes aux audiences.

Ali Mamlouk, ancien chef du Bureau de la sécurité nationale, Jamil Hassan, ancien directeur du service de renseignement de l’armée de l’air, et Abdel Salam Mahmoud, ancien chef des enquêtes du service à Damas, font l’objet de mandats d’arrêt internationaux et seront jugés par contumace. .

Prévues pour durer quatre jours, les audiences seront filmées.

‘Torture’

Au moment de son arrestation, Patrick Dabbagh était un étudiant de 20 ans en deuxième année d’arts et de sciences humaines à l’Université de Damas. Son père Mazzen travaillait comme conseiller pédagogique principal au lycée français de Damas.

Tous deux ont été arrêtés en novembre 2013 par des officiers qui prétendaient appartenir aux services de renseignement de l’armée de l’air syrienne.

« Des témoignages confirment que Mazzen et Patrick Abdelkader ont tous deux été emmenés dans un centre de détention à l’aéroport militaire de Mezzeh, géré par les services de renseignement de l’armée de l’air syrienne et connu pour son recours à la torture brutale », a déclaré la Fédération internationale des droits de l’homme, soulignant que le Les deux hommes n’étaient pas impliqués dans les manifestations contre le régime d’Assad.

Ils ont été déclarés morts en 2018. La famille a été officiellement informée du décès de Patrick le 21 janvier 2014. Son père Mazzen est décédé près de quatre ans plus tard, le 25 novembre 2017.

Dans l’ordonnance de mise en détention, les juges d’instruction ont estimé qu’il était « suffisamment établi » que les deux hommes « comme des milliers de détenus des services de renseignement de l’Armée de l’Air ont subi des tortures d’une telle intensité qu’ils en sont morts ».

Au cours de l’enquête, les enquêteurs français et la Commission pour la justice internationale et la responsabilité (CIJA), une organisation non gouvernementale, ont recueilli des récits de torture et de mauvais traitements à la prison de Mezzeh, notamment l’usage de décharges électriques et de violences sexuelles, auprès de dizaines de témoins, dont anciens détenus.

L’avocate Clémence Bectarte, qui représente la famille Dabbagh et la Fédération internationale des droits de l’homme, a déclaré que ce procès est un nouveau rappel qu’il ne faut « en aucun cas » normaliser les relations avec le régime d’Assad.

« Nous avons tendance à oublier que les crimes du régime sont encore commis aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

(AFP)

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