La France demande à la Cour européenne de justice de clarifier la légalité de l’interdiction d’étiquetage de la viande alternative – vegconomist – the vegan business magazine
Le Conseil d’État français a demandé à la Cour de justice des Communautés européennes (CJE) de clarifier si le décret gouvernemental interdisant l’utilisation de termes similaires à la viande pour les produits à base de plantes est compatible avec le droit de l’UE.
L’organisme gouvernemental demande des informations pour savoir si les États membres individuels peuvent introduire ce type de loi ou si l’harmonisation au niveau de l’UE l’en empêche. S’il est jugé acceptable d’introduire la loi, le Conseil d’État demande des éclaircissements sur la question de savoir si le décret est un moyen proportionné d’atteindre l’objectif de transparence des consommateurs.
Les demandes font suite à une action en justice intentée par L’Union végétarienne européenne (EVU) et d’autres parties — qui affirment que le décret viole le droit de l’UE — contre le Conseil d’État. Une fois que la CJCE aura fourni des éclaircissements, le procès reprendra.
Le décret a été initialement publié l’année dernière, avec l’intention d’interdire l’utilisation de termes tels que «steak» et «saucisse» sur les aliments à base de plantes. La France a été le premier pays de l’UE à tenter d’introduire ce type d’interdiction, soutenu par l’industrie de la viande et le lobby agricole du pays. Cependant, le décret a été suspendu avant qu’il ne puisse entrer en vigueur, après que l’organisme Protéines France a déposé une demande en référé en référé.

« Contreproductif »
Les développements en France font écho à ceux d’un autre pays, l’Afrique du Sud, qui a également tenté d’interdire l’utilisation de termes similaires à la viande sur les produits à base de plantes l’année dernière. Le Département de l’agriculture, de la réforme agraire et du développement rural du pays a même menacé de saisir les produits non conformes.
Cependant, les saisies ont été temporairement interrompues par la Haute Cour de Johannesburg le jour où elles devaient avoir lieu. Le 26 juillet de cette année, ils ont été interrompus indéfiniment à la suite d’une action en justice intentée par le Consumer Goods Council d’Afrique du Sud. Le Conseil a fait valoir avec succès que les saisies étaient illégales et constituaient un « dépassement important » ; un examen va maintenant être effectué sur la décision du gouvernement de saisir les produits.
Pendant ce temps, d’autres pays comme l’Australie et la Belgique ont également proposé des restrictions sur la manière dont les produits à base de plantes peuvent être commercialisés, ce qui a conduit à la condamnation d’organisations telles que ProVeg International.
Ces réglementations sont contre-productives et basées sur des malentendus, a déclaré le PDG mondial de ProVeg, Jasmijn de Boo. Les aliments d’origine végétale sont une clé essentielle pour résoudre la crise climatique et assurer la croissance économique. De nombreuses entreprises de viande et de produits laitiers le savent elles-mêmes, c’est pourquoi elles investissent à la fois dans les aliments d’origine végétale et animale et, dans certains cas, se tournent entièrement vers les aliments d’origine végétale.