La France déclare que le test balistique iranien est inquiétant à la lumière de l’escalade nucléaire

PARIS (Reuters) La France a accusé jeudi l’Iran d’avoir violé une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU approuvant l’accord nucléaire de 2015 après avoir effectué un essai de missile balistique à longue portée, ce qui, selon Paris, était inquiétant compte tenu de l’escalade ininterrompue du programme nucléaire de Téhéran.

L’Iran a testé avec succès jeudi un missile balistique d’une portée potentielle de 2 000 km, ont annoncé les médias officiels, le dernier en date des tests de missiles balistiques et des lancements de satellites.

Ces activités sont d’autant plus préoccupantes dans le contexte de l’escalade continue du programme nucléaire iranien, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre aux journalistes lors d’un point de presse quotidien.

La résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU appelle l’Iran à ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires, mais le langage est ambigu, ce qui le laisse ouvert à l’interprétation.

Les responsables occidentaux affirment que bien que les lancements vont à l’encontre de 2231, ils ne constituent pas une violation de l’accord nucléaire de base entre l’Iran, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les États-Unis.

Les puissances occidentales sont particulièrement préoccupées par le fait que les restrictions du Conseil de sécurité de l’ONU sur les missiles et les technologies connexes durent jusqu’en octobre 2023, après quoi l’Iran est libre de poursuivre son activité de missiles balistiques.

La référence de Legendre à l’escalade du programme nucléaire iranien survient 10 jours seulement avant la réunion du Conseil des gouverneurs des 35 nations de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne.

Les activités de l’Iran posent des risques graves et accrus de non-prolifération sans aucune justification civile crédible, a-t-elle déclaré.

Avant la réunion du conseil d’administration de mars, l’AIEA et l’Iran ont déclaré qu’ils étaient convenus de progresser sur diverses questions, notamment une enquête de l’AIEA, bloquée depuis longtemps, sur des particules d’uranium trouvées sur trois sites non déclarés en Iran.

Ils ont également convenu de réinstaller tous les équipements de surveillance supplémentaires, tels que les caméras de surveillance, sur les sites nucléaires qui ont été mis en place dans le cadre de l’accord nucléaire iranien de 2015 avec les grandes puissances, mais qui ont ensuite été supprimés l’année dernière lorsque l’accord s’est effondré après le retrait américain en 2018.

L’Iran nie chercher l’arme nucléaire.

On ne sait pas combien de progrès il y a eu et si les puissances occidentales décideront de faire pression pour une résolution ordonnant à l’Iran de coopérer davantage.

Nous attendons de l’Iran qu’il respecte ses obligations internationales et réalise des progrès concrets et tangibles avant la réunion du Conseil des gouverneurs, a déclaré Legendre.

(Reportage de John Irish, édité par Nick Macfie)

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