La France déclare que le nucléaire n’est « pas négociable »
L’énergie nucléaire française est « une ligne rouge absolue » et non négociable, a déclaré jeudi 8 juin le ministre des Finances Bruno Le Maire, à la suite de désaccords franco-allemands sur le rôle de l’énergie nucléaire en Europe.
Paris, qui dépend du nucléaire, a déjà irrité Berlin en insistant pour donner à l’énergie nucléaire un rôle de premier plan dans les plans européens visant à produire davantage de technologies vertes en Europe.
« Le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France, et la France ne renoncera à aucun des avantages compétitifs liés au nucléaire », a insisté Le Maire en clôturant la conférence annuelle de l’Union française de l’électricité.
Les 56 réacteurs français vieillissants fournissent normalement environ 70 % des besoins en électricité de la France.
« Le nucléaire français est non négociable et ne sera jamais négociable. Il faudra vivre avec et nous sommes convaincus que ce n’est pas seulement dans l’intérêt de la France, mais aussi dans l’intérêt du continent européen », a-t-il ajouté.
Débat sur la directive européenne sur les énergies renouvelables
Plus tôt, lors de la même réunion, le secrétaire d’État allemand aux affaires économiques et à l’action pour le climat, Stefan Wenzel, a reconnu que la France et l’Allemagne « ont souvent des approches différentes en matière de politique énergétique, notamment en ce qui concerne l’énergie nucléaire ».
L’Allemagne « respecte les choix divergents pour d’autres sources d’énergie fossiles par d’autres États membres comme la France qui peuvent contribuer de la même manière à atteindre la neutralité climatique », a-t-il ajouté.
Mais « ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que l’énergie nucléaire soit définie comme renouvelable, ou que l’hydrogène décarboné soit assimilé à de l’hydrogène vert ».
L’accord sur la directive révisée de l’UE sur les énergies renouvelables a été retardé le mois dernier, la France ayant demandé de nouvelles garanties pour limiter la part de la production d’hydrogène renouvelable pour les pays qui disposent déjà de quantités importantes d’hydrogène à faible teneur en carbone dérivé de l’énergie nucléaire.
La France a défendu tout au long des négociations la neutralité technologique du texte, afin que le nucléaire et les énergies renouvelables ne soient pas mis en concurrence, avait alors indiqué une source française à EURACTIV pour justifier le retard.
En avril, l’Allemagne a éteint ses trois derniers réacteurs nucléaires, abandonnant l’énergie atomique alors même qu’elle cherche à se sevrer des combustibles fossiles et à gérer une crise énergétique causée par la guerre en Ukraine.
Alors que de nombreux pays occidentaux augmentent leurs investissements dans l’énergie atomique pour réduire leurs émissions, l’Allemagne a mis fin prématurément à son ère nucléaire.
« L’Allemagne a indiqué qu’elle respecterait les choix énergétiques français, ce qui est une bonne nouvelle », a commenté Le Maire.
« Nous avons toujours respecté les choix allemands, et il ne m’est jamais venu à l’esprit, en tant que ministre de l’Economie et des Finances, d’aller critiquer les choix énergétiques de telle ou telle nation », a-t-il ajouté.
[Edited by Frdric Simon]
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