La France critique les réseaux russes pour avoir « exploité » les crises avec des graffitis d’étoile de David à Paris
Le ministère français des Affaires étrangères a accusé les réseaux russes en ligne de tenter « d’exploiter les crises internationales pour semer la confusion » en France et en Europe en partageant des photos des étoiles de David apparaissant autour de Paris, des graffitis largement soupçonnés d’être des propos antisémites.
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La France a accusé jeudi la Russie de s’ingérer dans ses affaires en partageant en ligne des photos d’étoiles de David retrouvées sur des dizaines d’immeubles à Paris.
Le ministère des Affaires étrangères a accusé dans un communiqué le réseau russe RRN/Doppelganger de tenter « d’exploiter les crises internationales pour semer la confusion et créer des tensions dans le débat public en France et en Europe », et d’avoir monté une « nouvelle opération d’ingérence russe en ligne ».
Cette accusation intervient après que le parquet français a ouvert cette semaine une enquête sur la possibilité que les graffitis, largement condamnés comme antisémites, aient pu être réalisés à la « demande expresse » d’un individu résidant à l’étranger.
Un juge d’instruction va enquêter sur l’intention des actes commis, a indiqué mardi la procureure Laure Beccuau dans un communiqué, à la suite de l’arrestation de deux Moldaves qui avaient déclaré aux enquêteurs qu’ils agissaient pour le compte d’un tiers.
Cela a conduit à une suspicion généralisée selon laquelle l’enquête française cible spécifiquement la Russie.
Les tensions montent en France
Jeudi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré aux journalistes que de telles accusations étaient « stupides, totalement absurdes et tout simplement indignes ».
« Il s’agit d’une tentative des autorités françaises, ou de leurs services spéciaux, de simplement prétendre que la montée de l’antisémitisme en France est autre chose qu’un problème interne », a-t-elle ajouté.
Le réseau RRN/Doppelganger a été accusé de précédentes campagnes de désinformation contre la France.
Les tensions se sont accrues en France, qui abrite d’importantes communautés juives et musulmanes, à la suite de l’attaque sans précédent du groupe militant palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, suivie d’un bombardement israélien de la bande de Gaza.
Ces graffitis, qui pour certains ont rappelé d’horribles souvenirs de l’occupation nazie de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale et de la déportation des Juifs français vers les camps de la mort, ont été condamnés par tous les bords politiques.
(AFP)