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La France consacre le droit constitutionnel des femmes à l’avortement : une première mondiale

Paris — La France est devenue le premier pays à consacrer le droit des femmes à un avortement dans sa constitution. Les législateurs des chambres haute et basse du Parlement français se sont réunis lundi et ont facilement adopté l’amendement historique.

Le projet de loi a été approuvé par un vote écrasant de 780 voix contre 72, et la quasi-totalité de la session conjointe a été longuement ovationnée.

Cette décision a été motivée par l’inquiétude qui a fait boule de neige en France alors que les États-Unis commençaient à faire reculer le droit à l’avortement il y a deux ans, quand Roe contre Wade a été annulé. Le président français Emmanuel Macron a promis que la France veillerait à ce que le droit des femmes à l’avortement soit protégé en cas de mesures similaires visant à restreindre l’accès à tout moment dans le futur.

L’amendement à l’article 34 de la Constitution consacrerait explicitement « la liberté garantie à la femme de recourir à l’avortement ».

Macron a annoncé après le vote que l’amendement serait inscrit dans la constitution le vendredi 8 mars – Journée internationale de la femme – lors d’une cérémonie au centre de Paris qui sera ouverte au public. Écrivant sur les réseaux sociaux, il a déclaré que le vote était une question de « fierté française » et un « message universel ».

Une femme serre le poing et d’autres tiennent des drapeaux du groupe de défense des droits des femmes « Fondation des femmes » alors qu’elles se rassemblent sur la place du Trocadéro à Paris, France, le 4 mars 2024, lors de la diffusion de la convocation des deux chambres du Parlement pour voter sur un projet de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la constitution du pays.

DIMITAR DILKOFF/AFP/Getty


Cette décision bénéficie d’un soutien massif dans le pays. Plusieurs sondages d’opinion ont révélé que plus de 80 % de la population française approuve l’amendement de la Constitution pour consacrer ce droit.

Il y a eu un soutien de tous les partis pour le changement. Même les parlementaires d’extrême droite, issus de partis historiquement opposés à l’élargissement du droit à l’avortement, ont voté en faveur de la réforme.

L’avortement a été légalisé en France en 1974. La limite légale pour l’avortement a été étendue de 12 à 14 semaines de grossesse en 2022, dans un contexte de colère face au fait que les Françaises étaient souvent obligées de se rendre à l’étranger pour cette procédure.

Quelques jours avant la Journée internationale de la femme, le 8 mars, un autre moment historique a eu lieu lundi lorsque le Congrès a été ouvert pour la première fois par une femme.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a lancé les travaux en déclarant : « Je suis fière de rendre hommage à toutes les femmes qui ont écrit, agi, se sont battues au quotidien pour que nous puissions gravir la pente raide qui mène à l’égalité ». entre hommes et femmes. »

Yael Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale française, prononce un discours lors d’un congrès spécial réunissant les chambres haute et basse du parlement français (Assemblée nationale et Sénat) pour voter un projet de loi visant à consacrer le droit à l’avortement en France constitution, au château de Versailles, près de Paris, France, le 4 mars 2024.

Stéphanie Lecocq/Reuters


Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré lors de la séance de Versailles : « Nous avons une dette morale envers les femmes », et a déclaré que l’adoption de l’amendement serait « une victoire pour les droits des femmes ».

« Lorsque les droits des femmes sont attaqués dans le monde, la France se lève et se place à l’avant-garde du progrès », a déclaré Attal sur les réseaux sociaux après le vote du Sénat la semaine dernière en faveur de l’amendement.

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a qualifié ce vote de « vote historique », ajoutant : « Il rappelle à tous ceux qui ne le savaient pas encore que les femmes de notre pays sont libres et à quel point nous sommes toutes attachées à cette liberté ».

La France est fièrement un pays laïc, même s’il existe une forte tradition catholique ancrée dans la culture. La Conférence des évêques du pays a relayé lundi un appel à une journée de « jeûne et de prière », réclamée par plusieurs associations catholiques, en raison de la législation en cours.

Le Vatican a également fait part de son opposition le mois dernier et, lundi, son Académie pontificale pour la vie a publié une déclaration affirmant qu’« à l’ère des droits de l’homme universels, il ne peut y avoir de « droit » de prendre une vie humaine ».

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