La France condamne les violations du droit international humanitaire commises par les autorités russes
Monsieur le Président,
Je voudrais remercier Mme Joyce Msuya pour sa présentation.
La France a demandé que cette réunion se tienne à un moment où les frappes russes contre Kharkiv et ses environs s’intensifient. Le 19 mai, une frappe aérienne a visé une zone de loisirs du village de Cherkaska Lozova, tuant six personnes et en blessant au moins 27 autres.
Le 25 mai, la Russie a pris pour cible un centre commercial en milieu de journée un samedi, faisant des dizaines de victimes civiles, dont des enfants, ainsi que d’importants dégâts aux infrastructures civiles.
La Russie cible délibérément les infrastructures civiles, notamment les logements, les hôpitaux ou les centrales électriques. Ces grèves confirment ce que nous observons depuis plusieurs mois : après une première attaque, la Russie recourt à des grèves secondaires, visant spécifiquement les secouristes qui se précipitent sur place pour porter secours.
La situation des personnes déplacées à l’intérieur du pays est alarmante. La ville de Kharkiv accueille déjà plus de 200 000 personnes déplacées. Les nouvelles frappes russes sur cette région et les destructions qu’elles provoquent ont poussé les populations à fuir. Les besoins humanitaires ont augmenté.
Plus de 14 000 personnes ont dû être évacuées depuis le lancement de l’offensive russe dans la région début mai. Il s’agit de personnes déjà très vulnérables, de personnes âgées et de personnes à mobilité réduite ou handicapées, qui n’ont pas pu fuir plus tôt. Les enfants sont particulièrement touchés : certains ont déjà été déplacés à plusieurs reprises et souffrent de graves traumatismes psychologiques.
Les autorités russes continuent de violer le droit international humanitaire. Les frappes aveugles contre des populations et des cibles civiles constituent des crimes de guerre. La France condamne ces violations du droit international humanitaire et réaffirme son soutien à la responsabilisation des auteurs.
Monsieur le Président,
Le bilan humanitaire de cette guerre d’agression continue de s’alourdir. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a établi que 10 500 civils ont été tués depuis le début du conflit et que le nombre réel, comme nous le savons, est sans aucun doute bien plus élevé. Plus de 4 millions de personnes, dont un million d’enfants, ont été déplacées et plus de 17 millions ont besoin d’une aide humanitaire, comme cela a également été souligné.
L’accès aux populations civiles dans les territoires occupés par la Russie est impossible. Il est essentiel d’assurer un accès complet, sûr et sans entrave à toutes les personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.
Monsieur le Président,
Après plus de deux ans d’agression, la Russie mise sur l’épuisement du peuple ukrainien et sur la lassitude de ceux qui le soutiennent. Ce ne sera pas le cas.
Nous continuons d’apporter un soutien politique, militaire et humanitaire à l’Ukraine pour l’aider à exercer son droit à la légitime défense. Nous continuerons d’appeler la Russie à retirer ses troupes du territoire ukrainien, comme l’a demandé la Cour internationale de Justice le 16 mars 2022. Nous restons mobilisés pour faire respecter les principes de la Charte des Nations Unies, qui seule peut servir de base à une paix juste et durable.
Alors que la Russie cible délibérément la population civile ukrainienne, l’Ukraine et le reste du monde ont pris des mesures pour atténuer les conséquences humanitaires de cette tragédie. Cette question cruciale sera discutée lors de la conférence de paix organisée par la Suisse la semaine prochaine.
Merci.