La France a besoin d’un effort sans précédent en matière de dépenses, selon un auditeur
PARIS, 29 juin (Reuters) – Le gouvernement du président Emmanuel Macron devra faire un effort sans précédent pour maîtriser les dépenses de la France afin d’atteindre son objectif de réduction du déficit, a annoncé jeudi la Cour des comptes.
Le gouvernement Macron vise à réduire son déficit budgétaire du secteur public à 2,7 % d’ici la fin de son mandat de cinq ans en 2027, contre environ 4,9 % de la production économique cette année.
La réduction progressive du déficit budgétaire ferait de la France la seule grande économie de la zone euro à avoir encore un déficit supérieur à la limite de 3% de l’Union européenne en 2026, a indiqué la Cour des comptes dans ses perspectives annuelles des finances publiques.
Avec les dépenses publiques les plus élevées parmi les pays riches par rapport à la taille de son économie, la France a rarement respecté la limite de l’UE et risque de la manquer en raison d’hypothèses de croissance optimistes, a déclaré le bureau d’audit.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement devrait trouver 12 milliards d’euros (13,1 milliards de dollars) chaque année, soit 60 milliards d’euros d’ici 2027, a déclaré la Cour.
Son chef, Pierre Moscovici, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’un récent examen des dépenses publiques qui a identifié au moins 10 milliards d’euros d’économies budgétaires potentielles était une première étape bienvenue, mais a ajouté que rien de moins qu’une « révolution culturelle » n’était nécessaire.
« Je connais les acteurs, les résistances culturelles, mais il arrive un moment où il faut les vaincre, cela demande une volonté politique », a déclaré Moscovici, lui-même ancien ministre socialiste des Finances.
Dans une réponse incluse dans le rapport, le ministère des Finances a déclaré que ses plans de réduction du déficit étaient « crédibles, tenables » et garantiraient la réduction de la dette.
Il a ajouté que les finances publiques bénéficieraient également dans les années à venir des récentes réformes des systèmes de retraite et de chômage, en plus de révisions plus agressives et régulières des finances publiques pour des économies budgétaires.
(1 $ = 0,9158 euros)
Reportage de Leigh Thomas; Montage par Emelia Sithole-Matarise
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