La chasse en France a sa place tant qu’elle est pratiquée de manière responsable
Chaque automne, la campagne française est envahie par des hommes vêtus de vêtements de camouflage, avec des fusils sur leurs épaules et des chiens tendus en laisse.
Demandez-leur ce qu’ils font et ils vous diront peut-être qu’ils perpétuent une ancienne tradition rurale qui remonte à la préhistoire, comme on le voit sur les parois de la grotte de Lascaux.
Ils pourraient même revendiquer un droit issu de la Révolution. Sous le Ancien Régime, seuls les nobles pouvaient chasser. Depuis 1789, c’est une activité égalitaire.
Passe-temps populaire
De nos jours, la France compte plus de chasseurs que tout autre pays européen. Plus d’un million de personnes (dont 97,5% d’hommes) iront tuer cet automne et cet hiver et elles bénéficient d’un soutien massif.
Au total, cinq millions de personnes détiennent ou ont détenu un permis de chasse : soit 7,4 % de la population.
Le cas pour
La chasse est très organisée, avec une fédération nationale experte pour rappeler ses vertus aux politiques.
Il n’y a rien à gagner à une réglementation plus stricte, soutient la fédération, et tout à perdre. La chasse, affirme-t-il, crée près de 30 000 emplois et rapporte près de 400 millions aux campagnes défavorisées.
Les chasseurs se sentent injustement déformés par les citadins et les écologistes interférant qui limiteraient leur plaisir.
Suggérer que la chasse est préjudiciable à la campagne, c’est la méconnaître volontairement. Loin de faire des ravages dans une frénésie de soif de sang, les chasseurs croient qu’ils rendent un service public en contrôlant le nombre d’espèces de ravageurs.
Camaraderie
Lorsqu’on demande aux chasseurs dans les sondages ce qui les motive, ils mentionnent rarement la satisfaction de la chasse. Au lieu de cela, ils citent avant tout l’amour de la nature et la camaraderie en plein air.
J’ai demandé à un jeune homme pourquoi il allait à la chasse. Il m’a dit que ses parents étaient séparés et que son père était chauffeur de camion longue distance. C’était la seule façon pour lui de passer du temps de qualité avec lui sans femmes ni frères et sœurs plus jeunes.
La traque des animaux, a-t-il dit, est une occasion sociale : elle rassemble des hommes de tous âges et de tous horizons le week-end.
L’affaire contre
Les opposants à la chasse, cependant, ne voient pas cela comme une excuse suffisante pour persécuter les animaux sauvages. Ils deviennent de plus en plus bruyants et cohérents dans leurs contre-arguments.
Tous ne sont pas citadins, ignorants de la campagne. Pour eux, le problème est que le lobby de la chasse est trop puissant. Pourquoi, demandent-ils, les chasseurs devraient-ils tout avoir à leur guise ? Ils devraient au moins être plus honnêtes sur les inconvénients de ce qu’ils font.
La chasse irresponsable piétine les champs, les sous-bois et même les jardins ; il laisse derrière lui des cartouches usagées et d’autres déchets.
Des espèces protégées d’animaux sauvages et parfois des animaux domestiques sont tués par accident.
Plus sérieusement, chaque saison, un certain nombre d’êtres humains sont touchés à cause de balles mal dirigées. L’année dernière, huit personnes sont mortes directement à cause de la chasse.
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Chasse consciencieuse
Il est facile de prendre ici une position extrême, pour ou contre, et de ne pas écouter l’autre camp.
Il y a une place pour la chasse, mais les chasseurs ne doivent pas pouvoir se présenter comme les véritables et seuls gardiens de la nature.
Il est important de faire le tri entre les chasseurs consciencieux et ceux qui ne pensent pas aux questions d’environnementalisme et de conservation en jeu.
Si vous voulez comprendre la chasse et décider par vous-même, rassemblez un éventail de points de vue et parlez à des personnes atypiques des deux côtés.
Une chasseuse que je connais, par exemple, a son propre code de conduite qu’elle transmet à ses élèves à l’école lycée agricole où elle enseigne.
Elle limite ses excursions au minimum et s’efforce d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement. Elle ne tue que ce qu’elle peut manger, soit un sanglier par an.
La chasse est une tradition ancienne mais chaque tradition doit faire des compromis avec la modernité.
La chasse responsable fait partie intégrante du paysage français ; la chasse irresponsable ne l’est pas.
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