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Israël menace de se retirer de l’Eurovision en cas d’opposition à l’entrée

Jérusalem (AFP) Israël a averti dimanche qu’il pourrait se retirer du concours Eurovision de la chanson de cette année si les organisateurs rejetaient les paroles de sa candidature, les jugeant trop politiques.

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Eden Golan et sa chanson « October Rain » ont été choisies pour participer au concours annuel qui se déroule en mai à Malmö, en Suède.

Les médias ont suggéré que la chanson, principalement en anglais avec quelques mots en hébreu, faisait référence aux victimes de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre.

Cela pourrait signifier que la ballade et son chanteur russo-israélien de 20 ans enfreignent les règles de l’Eurovision, qui interdisent les déclarations politiques.

« C’étaient tous de bons enfants, chacun d’entre eux », dit une phrase de la chanson de Golan, selon le site Internet de la Société de radiodiffusion publique israélienne (Kan) qui les a publiés dans leur intégralité.

« Il n’y a plus d’air à respirer, il n’y a plus de place pour moi », termine la chanson.

L’Union européenne de radiodiffusion (UER) a seulement déclaré qu’elle était « actuellement en train d’examiner les paroles » et qu’une décision finale n’avait pas encore été prise.

« Si une chanson est jugée inacceptable pour quelque raison que ce soit, les diffuseurs ont alors la possibilité de soumettre une nouvelle chanson ou de nouvelles paroles, conformément aux règles du concours », ajoute-t-il.

Kan a déclaré qu’il était « en dialogue » avec l’UER au sujet de l’offre Eurovision du pays avant la date limite d’inscription du 11 mars.

Mais il a déclaré que le diffuseur n’avait « aucune intention de remplacer la chanson ».

« Cela signifie que s’il n’est pas approuvé par l’Union européenne de radiodiffusion, Israël ne pourra pas participer au concours », a-t-il ajouté jeudi dans un communiqué.

L’Israélienne Noa Kirel s’est classée troisième lors de la compétition de l’année dernière à Liverpool, en Angleterre, derrière la Finlandaise Kaarija et la Suédoise Loreen.

La victoire de Loreen ramène la compétition en Suède, 50 ans après la victoire d’ABBA avec « Waterloo ».

Polémique régulière

Israël est devenu le premier pays non européen à participer à l’Eurovision en 1973 et a depuis remporté le concours à quatre reprises, notamment avec la chanteuse transgenre Dana International en 1998.

Mais sa participation et l’organisation de l’événement font régulièrement l’objet de polémiques.

L'Israélienne Noa Kirel a terminé troisième de la compétition 2023
L’Israélienne Noa Kirel a terminé troisième de la compétition 2023 Paul ELLIS / AFP

En 2019, le groupe islandais Hatari, qui avait auparavant défié le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un match de lutte folklorique nordique, a fait des déclarations pro-palestiniennes lors du décompte des voix à Tel Aviv.

Les organisateurs ont également félicité la reine de la pop Madonna après que ses danseurs aient bafoué les règles de neutralité politique en portant des drapeaux israéliens et palestiniens sur leurs costumes.

Le concours de cette année s’inscrit dans le contexte de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a fait environ 1.160 morts en Israël, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les militants ont également pris environ 250 otages, dont 130 sont toujours détenus à Gaza, bien que 31 seraient morts, ont indiqué des responsables israéliens.

La réponse militaire israélienne a tué au moins 29 692 personnes à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.

L’UER a rejeté cette semaine les appels visant à interdire à Israël de participer à la compétition en raison de la guerre dans la bande de Gaza et des pertes civiles.

Mais la possibilité d’une interdiction de son entrée a suscité l’indignation, le ministre israélien de la Culture et des Sports, Miki Zohar, qualifiant cette perspective de « scandaleuse ».

La chanson de Golan est « émouvante », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, et « exprime les sentiments du peuple et du pays de nos jours, et n’est pas politique ».

« J’appelle l’Union européenne de radiodiffusion à continuer d’agir de manière professionnelle et neutre, et à ne pas laisser la politique affecter l’art », a-t-il ajouté.

Même le président Isaac Herzog est intervenu, affirmant qu’il « essayait d’aider » autant qu’il le pouvait en raison de la nature très médiatisée de l’émission.

« Il est important qu’Israël apparaisse », a-t-il déclaré au média Ynet.

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