Instantané : la portée du droit d’auteur en France
Objet et portée du droit d’auteur
Ouvrages protégeables
Quels types d’œuvres peuvent être protégées par le droit d’auteur ?
Par principe, toutes les créations sont protégées par le droit d’auteur à condition qu’elles soient originales. Des considérations, telles que le mérite de l’auteur ou le but de l’œuvre, le type d’œuvre ou la forme d’expression, ne sont pas pertinentes.
L’« originalité » a été définie par la jurisprudence française comme l’expression de la personnalité de l’auteur. Cette définition est conforme à la jurisprudence européenne qui a validé la conception large française de l’originalité. Par conséquent, la simple démonstration de compétence, de travail et de jugement n’est pas suffisante ; créativité de la part de l’auteur est nécessaire.
L’article L 112-2 du Code de la Propriété Intellectuelle (CPI) prévoit une liste non exhaustive des œuvres pouvant être protégées par le droit d’auteur : livres et autres écrits ; discours; oeuvres musicales; des œuvres d’art telles que des peintures, des dessins ou des sculptures ; œuvres photographiques et cinématographiques; et plans, cartes et croquis.
Droits couverts
Quels types de droits sont couverts par le droit d’auteur ?
Le droit d’auteur couvre à la fois les droits économiques et moraux.
En application de l’article L 122-1 du CPI, les droits patrimoniaux se rapportent aux droits de représentation ainsi qu’aux droits de reproduction.
Le droit de représentation consiste en la communication de l’œuvre au public par tout moyen et le droit de reproduction consiste en la fixation matérielle d’une œuvre par tout procédé permettant sa communication indirecte au public.
Les actes de représentation ou de reproduction de l’œuvre réalisés sans l’autorisation du titulaire des droits constituent des actes de contrefaçon.
Travaux exclus
Qu’est-ce qui ne peut pas être protégé par le droit d’auteur ?
De simples idées ou concepts ne peuvent faire l’objet d’une protection par le droit d’auteur et peuvent donc être librement utilisés. Seule la forme sous laquelle l’idée est exprimée peut être protégée.
Utilisation équitable et utilisation équitable
Existe-t-il des doctrines d’utilisation équitable ou d’utilisation équitable et, si oui, quelles sont les normes utilisées pour déterminer si une utilisation particulière est équitable ?
Il n’existe pas de doctrine d’usage loyal ou de norme ouverte générale équivalente en France. Toutefois, l’article L 122-5 du CPI énumère des exceptions au droit exclusif de l’auteur de reproduire son œuvre. En effet, une fois qu’une œuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire, par exemple :
[private] et représentations gratuites effectuées exclusivement dans le cercle familial, parodie, pastiche et caricature, dans le respect des règles du genre ou des actes nécessaires pour accéder au contenu d’une base de données électronique aux fins et dans les limites de l’utilisation prévue par contrat.
L’ordonnance n° 2021-1518 du 24 novembre 2021 transpose en droit français certaines dispositions de la directive UE 2019/790 du 17 avril 2019 sur le droit d’auteur et les droits voisins et prévoit des exceptions non facultatives au droit d’auteur et aux droits voisins pour favoriser notamment la fouille de données à des fins scientifiques. à des fins de recherche, l’utilisation des œuvres à des fins pédagogiques et leur reproduction à des fins de préservation du patrimoine culturel (articles L 122-5-3, L 122-5-10 à L 122-5-13 du CPI).
Travaux architecturaux
Les œuvres architecturales sont-elles protégées par le droit d’auteur ? Comment?
Tant que leur travail est original, les architectes détiennent le droit d’auteur. En effet, l’article L 112-2-12 du CPI mentionne expressément les plans, croquis et ouvrages tridimensionnels relatifs à l’architecture. Par exemple, la reproduction d’un plan sans autorisation, en vue de construire un nouveau bâtiment, constitue une contrefaçon.
La loi n° 2016-1321 prévoit une nouvelle exception à la contrefaçon de droit d’auteur (article L 122-5-11 du CPI), en vertu de laquelle les particuliers sont autorisés à reproduire ou représenter des œuvres architecturales et des sculptures situées de manière permanente dans l’espace public à des fins non commerciales. fins.
Droits d’exécution
Les droits d’exécution sont-ils couverts par le droit d’auteur ? Comment?
Les droits d’exécution sont les droits accordés à un interprète, tel qu’un musicien, un danseur ou toute autre personne qui joue, chante, récite ou se produit autrement. En France, ces droits sont appelés « droits voisins ».
Conformément à l’article L 212-3 du CPI, les artistes interprètes ont le droit exclusif d’autoriser tout enregistrement, reproduction ou communication au public de leur prestation. En outre, l’autorisation de l’interprète est requise en cas d’utilisation séparée des sons ou des images de sa prestation où les sons et les images ont été fixés.
Il existe toutefois une exception concernant les œuvres audiovisuelles : le contrat conclu entre un artiste interprète et un producteur pour l’exécution d’une œuvre audiovisuelle implique l’autorisation de l’artiste interprète à fixer, reproduire et communiquer cette exécution au public.
Par ailleurs, l’ordonnance n° 2021-580 du 12 mai 2021 transpose partiellement la directive européenne 2019/790 relative au droit pour l’auteur ou l’artiste interprète ou exécutant qui a cédé ses droits à titre exclusif de résilier le contrat en cas de non- l’exploitation de l’œuvre confiée par le cessionnaire. Les modalités d’exécution seront fixées par accords professionnels entre les organismes de gestion collective et les organismes représentatifs des délégataires, ou à défaut d’accord dans les 12 mois de la publication de l’arrêté, par décret. Par ailleurs, une rémunération complémentaire est également prévue pour toutes les œuvres à l’exception des logiciels lorsque la rémunération proportionnelle initialement prévue s’avère exagérément faible par rapport aux revenus tirés de l’exploitation de l’œuvre.
Concernant les artistes interprètes, l’arrêté prévoit une liste restreinte de cas où une rémunération forfaitaire est possible.
D’autres décrets seront pris en application de l’arrêté concernant notamment les conditions dans lesquelles l’auteur ou l’artiste interprète peut obtenir communication des informations détenues par le sous-licencié sur ses droits de reddition de comptes.
Les dispositions relatives à la rémunération et à la responsabilité envers les auteurs et les artistes interprètes sont applicables à compter du 7 juin 2022 pour tous les contrats en cours.
Droits voisins
D’autres droits voisins sont-ils reconnus ? Comment?
La CPI énumère deux autres « droits voisins » qui ne sont que des droits économiques :
- les droits des producteurs de phonogrammes; et
- les droits des producteurs de vidéogrammes.
A côté de ces « droits voisins », les producteurs de bases de données bénéficient d’un droit sui generis. Les bases de données sont protégées pendant 15 ans après leur création.
La loi n° 2019-775 du 24 juillet 2019 accorde des droits voisins aux éditeurs de presse. La durée de ces droits patrimoniaux est de deux ans à compter du 1er janvier de l’année civile suivant celle de la première parution d’une publication de presse (article L 211-4 du CPI).
Par ailleurs, l’Ordonnance n° 2021-580 du 12 mai 2021, l’Ordonnance n° 2021-798 du 23 juin 2021 et l’Ordonnance n° 2021-1518 du 24 novembre 2021 complètent la transposition de la Directive UE 2019/790 du 17 avril 2019 sur droits d’auteur et droits voisins en droit français, bien que l’ordonnance n° 2021-580 ait récemment été partiellement censurée.
Droits moraux
Le droit moral est-il reconnu ?
Le droit moral est reconnu en France. Elles sont perpétuelles, inaliénables et imprescriptibles, et ne peuvent donc être cédées ni renoncées par l’auteur et doivent être respectées même après que l’œuvre est tombée dans le domaine public. Après le décès de l’auteur, les droits moraux sont transmis à ses héritiers.
Par conséquent, les droits moraux appartiennent à l’auteur, même s’il a cédé les droits patrimoniaux à quelqu’un d’autre.
Le droit moral recouvre les prérogatives suivantes :
- le droit de divulguer son travail;
- le droit au respect de l’intégrité de son travail. Ce droit permet à l’auteur de s’opposer à toute modification de son œuvre (coupures par exemple), ainsi qu’à toute modification qui altérerait l’esprit de son œuvre ;
- le droit de faire mentionner son nom sur toute représentation ou reproduction de l’œuvre. C’est ce qu’on appelle le droit d’auteur. Il convient toutefois de noter que l’auteur a le droit de rester anonyme ou d’utiliser un pseudonyme ; et
- le droit de reconsidérer ou de retirer son œuvre du marché même après la publication, à condition qu’il indemnise le cessionnaire de tout préjudice subi du fait de la reconsidération ou du retrait.
Toute atteinte au droit moral de l’auteur constitue un acte de contrefaçon.