Inde France Capacité et responsabilité nucléaires : centrale nucléaire de Jaitapur – Indian Defence Review

Les relations nucléaires entre l’Inde et la France se sont renforcées au fil des ans. Les deux pays entretiennent un partenariat de longue date dans le domaine de l’énergie nucléaire, qui a été renforcé par plusieurs accords et collaborations. Les bases du partenariat nucléaire franco-indien ont été posées en 2008, lorsque les deux pays ont signé un accord de coopération nucléaire civil. L’accord nucléaire civil Inde-France, signé en 2008, est un accord historique entre les deux pays qui a marqué le début d’une nouvelle phase de leur coopération nucléaire. L’accord a été signé lors de la visite du président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, en Inde. En vertu de l’accord, la France a accepté de fournir du combustible nucléaire, des réacteurs et d’autres équipements connexes à l’Inde à des fins civiles. Cet accord a également facilité la participation des entreprises françaises au programme nucléaire indien.

L’accord était important pour l’Inde car il a mis fin à l’isolement de l’Inde du marché nucléaire international après près de trois décennies. Cela a également ouvert à l’Inde des opportunités d’accéder à la technologie et aux équipements nucléaires de la France, qui est l’un des principaux fournisseurs de technologie nucléaire civile dans le monde. L’accord a également souligné l’importance de la sûreté et de la sécurité dans l’utilisation de l’énergie nucléaire. L’Inde et la France ont convenu de coopérer dans les domaines de la sûreté nucléaire, de la radioprotection et de la prévention du trafic de matières nucléaires.

En 2018, lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Inde, les deux pays ont signé plusieurs accords, dont un pacte sur le développement de six réacteurs nucléaires à Jaitapur dans le Maharashtra. Avec une capacité nette de 7 965 MW, la centrale nucléaire japonaise de Kashiwazaki-Kariwa détient désormais la distinction d’être la plus grande centrale nucléaire au monde. L’accord nucléaire de Jaitapur devrait être le plus grand projet d’énergie nucléaire au monde, avec une capacité de 9,6 MW.

Responsabilité nucléaire

La responsabilité nucléaire est une question complexe qui a fait l’objet de discussions dans les relations nucléaires entre l’Inde et la France. L’Inde a sa propre loi sur la responsabilité civile en cas de dommages nucléaires, qui a été adoptée en 2010. Cette loi tient les exploitants de centrales nucléaires, les fournisseurs d’équipements et les organismes gouvernementaux responsables de tout accident ou dommage nucléaire pouvant survenir. La France, en revanche, a une approche différente de la responsabilité nucléaire. Il a sa propre loi sur la responsabilité nucléaire, qui est basée sur les Conventions de Paris et de Vienne. En vertu de cette loi, l’exploitant d’une centrale nucléaire est principalement responsable en cas d’accident nucléaire, et le gouvernement fournit une aide financière à l’exploitant. La différence d’approche de la responsabilité nucléaire a été un point de discorde entre l’Inde et la France. Cependant, les deux pays s’efforcent de trouver un terrain d’entente sur cette question. En 2018, lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Inde, les deux pays ont signé un accord pour faciliter la mise en œuvre du projet nucléaire de Jaitapur, qui comprend un volet sur la responsabilité nucléaire.

Question de responsabilité des GOI

La tragédie du gaz de Bhopal a été l’une des pires catastrophes industrielles de l’histoire, et les questions de responsabilité qui y sont liées ont fait l’objet de nombreux débats et discussions. En 1984, une fuite de gaz d’une usine de pesticides appartenant à Union Carbide India Limited (UCIL) à Bhopal, en Inde, a entraîné la mort de milliers de personnes et en a laissé beaucoup d’autres avec des blessures à vie. La tragédie a soulevé plusieurs questions sur la responsabilité et la responsabilité des entreprises. Après la catastrophe, Union Carbide Corporation (UCC), la société mère de l’UCIL, a accepté de verser 470 millions de dollars à titre d’indemnisation aux victimes et à leurs familles. Cependant, ce montant a été largement critiqué comme insuffisant et le gouvernement indien a continué d’exiger un montant d’indemnisation plus élevé. En 2010, huit ressortissants indiens ont intenté une action en justice contre UCC et son ancien PDG, Warren Anderson, devant un tribunal américain, demandant réparation pour les dommages causés par la catastrophe. Cependant, le procès a été rejeté au motif que l’UCC avait déjà réglé les réclamations liées à la catastrophe avec le gouvernement indien. La question de la responsabilité dans la tragédie gazière de Bhopal reste controversée, de nombreux militants et groupes de victimes faisant valoir que l’indemnisation versée était insuffisante et que les entreprises impliquées auraient dû assumer davantage la responsabilité de la catastrophe.

Loi sur la responsabilité civile en matière de dommages nucléaires

En Inde, la loi sur la responsabilité civile en cas de dommages nucléaires (CLNDA) de 2010 a établi un cadre de responsabilité et d’indemnisation en cas d’accident nucléaire. Cependant, cette loi a suscité l’inquiétude des entreprises nucléaires étrangères, y compris françaises, car elle impose une responsabilité illimitée à l’exploitant en cas d’accident nucléaire.

Cette clause de responsabilité illimitée a été un enjeu majeur pour les entreprises nucléaires étrangères, car elle pouvait potentiellement les exposer à d’énormes risques financiers. Il leur est donc difficile de conclure des accords à long terme avec le gouvernement indien pour la fourniture d’équipements et de technologies nucléaires.

En plus de cela, la question de la responsabilité a également été une source de préoccupation pour le gouvernement indien, car il veut s’assurer que les intérêts des victimes d’un accident nucléaire sont protégés. Le gouvernement s’est efforcé de résoudre ce problème en introduisant des modifications à la CLNDA qui visent à clarifier la question de la responsabilité et de l’indemnisation.

Malgré ces défis, le partenariat nucléaire Inde-France n’a cessé de se développer, les deux pays travaillant ensemble pour trouver une solution mutuellement acceptable à la question de la responsabilité civile nucléaire. Les deux pays entretiennent un dialogue pour répondre aux préoccupations des entreprises nucléaires étrangères et veiller à ce que les intérêts des victimes soient protégés.

Si le gouvernement indien n’impose pas et ne normalise pas la question de la responsabilité, bientôt et dans l’intervalle, si une catastrophe nucléaire se produit même après toutes les précautions, qui sera tenu responsable ? Tirant les leçons du passé, l’Inde a implanté le projet de loi sur la responsabilité civile pour les dommages nucléaires en 2010. La responsabilité civile nucléaire a été un obstacle important dans les relations nucléaires entre l’Inde et la France.

Aller de l’avant

Pour résoudre ce problème, l’Inde et la France ont engagé un dialogue et des négociations pour trouver une voie à suivre. Une solution possible qui a été proposée est la création d’un pool d’assurance nucléaire, qui fournirait une couverture d’assurance aux exploitants et aux fournisseurs d’énergie nucléaire en cas d’accident nucléaire.

Une autre solution qui a été proposée est la création d’un régime de responsabilité distinct pour les fournisseurs nucléaires, qui leur offrirait une plus grande protection contre les actions en responsabilité. Mais cela semble très peu probable à la lumière des événements de la tragédie du gaz de Bhopal.

Le Nuclear Insurance Pool (NIP) est un régime d’assurance spécialisé qui couvre les risques nucléaires. En Inde, le Pool d’assurance nucléaire a été créé en 2015 pour fournir une couverture d’assurance aux centrales nucléaires et aux installations connexes du pays.

Le NIP est une initiative conjointe du gouvernement indien et du secteur de l’assurance, et il est géré par l’entreprise publique General Insurance Corporation of India (GIC Re). Le pool couvre à la fois les dommages matériels et la responsabilité civile résultant d’un accident nucléaire.

Le pool fonctionne selon le principe de la responsabilité sans faute, ce qui signifie qu’une indemnisation est accordée aux victimes d’un accident nucléaire, quel que soit le responsable. L’indemnisation est versée à partir d’un fonds créé par les cotisations des exploitants nucléaires, qui sont tenus de souscrire une assurance auprès du pool.

L’établissement du NIP a été une étape importante pour assurer la sûreté et la sécurité des centrales nucléaires en Inde. Elle offre une couverture d’assurance complète pour les risques nucléaires, essentielle pour la croissance du secteur électronucléaire dans le pays et qui peut s’avérer être une solution possible.

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