« Il est impératif de s’attaquer aux causes profondes des conflits. »

Madame la Présidente,

Je voudrais remercier le Ghana pour l’organisation de cette réunion, mais aussi pour son engagement indéfectible à soutenir le maintien de la paix de l’ONU.

Je voudrais souligner trois points :

Premièrement, la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.

Cette rencontre intervient au moment où les deux organisations ont confié au président Issoufou une évaluation de l’avenir de l’architecture de sécurité au Sahel. La France continuera d’apporter son soutien aux pays de la région qui en feront la demande.

Nous continuerons à soutenir, au niveau national et avec l’Union européenne, le développement de forces de sécurité capables d’assurer la sécurité sur leur territoire, dans le respect de l’ordre constitutionnel et des droits de l’homme.

Un soutien international accru est nécessaire pour soutenir les initiatives africaines et l’Union africaine en particulier. Nous espérons que la déclaration présidentielle à ce sujet, qui a été faite par le Gabon, pourra être adoptée rapidement. La France réitère son soutien au financement des opérations de paix africaines par des contributions obligatoires de l’ONU.

Deuxièmement, il est impératif de s’attaquer aux causes profondes des conflits.

Les mesures militaires seules ne construiront pas une paix durable. L’ensemble du système des Nations Unies doit être mobilisé. Il s’agit d’établir un cercle vertueux entre développement et lutte contre le changement climatique, d’accompagner le déploiement de l’État et des services publics et de réformer le secteur de la sécurité. Le renforcement de l’état de droit doit permettre la mise en place d’institutions efficaces, responsables et inclusives. C’est aussi l’esprit des agendas Jeunesse, Paix et Sécurité et Femmes, Paix et Sécurité, qui doivent être mis en œuvre de manière très concrète.

La maîtrise de l’exploitation des ressources naturelles et la lutte contre les trafics sont des enjeux de sécurité et de croissance économique. Ces questions doivent être davantage intégrées dans les mandats des opérations de paix. En Afrique, alors que la pression sur les ressources naturelles augmente, la France continue de soutenir l’Initiative pour la transparence des industries extractives et la Facilité africaine de soutien juridique. Le secteur minier informel mérite également une attention particulière.

Il ne peut y avoir de paix sans justice. Il faut redoubler d’efforts pour que chacun, sans discrimination, ait accès à une justice de qualité. La lutte contre l’impunité, le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire sont aussi des conditions de la paix. La France restera vigilante et engagée pour que les libertés de chacun soient garanties.

Enfin, nous devons renforcer la dimension régionale et la continuité de l’action des Nations Unies.

L’efficacité de la lutte contre le terrorisme pose une dernière question fondamentale : où s’arrête l’action onusienne ?

Je pense d’abord au périmètre géographique. La lutte contre le terrorisme nécessite une action non seulement dans le pays où les opérations sont déployées, mais aussi avec les agences, fonds et programmes situés dans le reste de la région.

Deuxièmement, je pense au cycle de vie des opérations de paix. Dans les contextes de transition, il doit y avoir une continuité entre les opérations de maintien de la paix et les acteurs de la consolidation de la paix. C’est l’approche que nous poursuivons actuellement en République Démocratique du Congo. La Commission de consolidation de la paix doit également continuer à jouer son rôle de coordination et d’échange entre tous les partenaires. Le Fonds pour la consolidation de la paix doit apporter un soutien financier aux transitions. Le Fonds continuera de recevoir le soutien de la France, qui augmente cette année encore sa contribution à 7,5 millions de dollars.

Merci Madame la Présidente.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite