France, Sonia Backs de nouveau prise en flagrant délit : un profilage religieux des élèves musulmans dans les écoles
La police et les services de renseignement ont demandé aux directeurs d’école d’identifier le nombre d’élèves absents des écoles lors de la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr.
par Massimo Introvigné


Le séparatisme, c’est-à-dire vivre selon des valeurs religieuses différentes de l’idéologie républicaine laïque, a été proclamé crime en France. Mais qu’est-ce que le séparatisme ? Si vous êtes musulman dans une école française et que vous êtes absent de la salle de classe le jour de l’Aïd al-Fitr, vous êtes probablement un séparatiste.
Il n’est donc pas surprenant que la police française, se prévalant d’avoir été sollicitée par les services de renseignement et le ministère de l’intérieur, ait écrit aux directeurs d’école pour leur demander de signaler les absences à l’école pendant la période du ramadan et particulièrement le jour de l’Aïd , 21 avril.
Certains directeurs d’école, qui n’avaient visiblement pas compris la peur paranoïaque française du séparatisme, ont cru avoir été la cible d’une farce. Cependant, ils ont contacté la police et ont appris que la demande était extrêmement sérieuse. Ils ont également appris qu’il existe au sein de la police une cellule police-sécurité-école prenant son instruction auprès des services de renseignement. Il leur a été demandé de répondre dans les plus brefs délais. Il a été confirmé plus tard que l’enquête était nationale plutôt que simplement locale.


Des demandes similaires concernant des étudiants musulmans actifs suspects dans les écoles publiques sont courantes au Xinjiang. La France, cependant, n’est pas la Chine, et certains mandants ont refusé de répondre. Au lieu de cela, dans le département du Hrault, dont la ville principale est Montpellier, et à Toulouse, ils ont contacté les médias et leurs syndicats. A Toulouse, le journal local La Dépêche du Midi a dénoncé le profilage religieux. Les syndicats ont ordonné aux directeurs de ne pas répondre, considérant la demande comme discriminatoire et illégale.
Le Monde a ensuite lié l’initiative à une vieille amie de Bitter Winter, la secrétaire d’État française à la Citoyenneté Sonia Backs, une opposante fanatique au séparatisme pratiqué à la fois par les musulmans et les soi-disant sectes. Backs a admis que le ministère de l’Intérieur avait demandé aux directeurs le pourcentage d’élèves absents le jour de l’Aïd, mais a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un profilage mais plutôt d’une étude, car les noms n’étaient pas collectés, seulement des chiffres.
L’ONG antiraciste SOS Racisme a qualifié l’initiative de très choquante, car elle considère la pratique religieuse musulmane comme une question de sécurité. L’ONG a également vu une désinvolture coupable dans la déclaration de Backs.
L’Union des mosquées françaises demande maintenant une enquête approfondie sur l’incident.