France : Macron modifie ses plans sur l’euthanasie
Affiché comme l’un des objectifs de campagne d’Emmanuel Macron, le changement du régime de l’euthanasie et du suicide assisté en France n’est toujours pas finalisé malgré de nombreuses annonces. Dans ses salutations aux représentants des confessions religieuses, le président a une nouvelle fois repoussé l’échéance et souligné la nécessité d’une loi sur les soins palliatifs découplée de celle sur l’euthanasie. L’option maximaliste semble s’éloigner.
Lundi 8 janvier, Emmanuel Macron a reçu des représentants religieux au Palais de l’Élysée pour la traditionnelle cérémonie des vœux du Nouvel An. À cette occasion, il a annoncé son intention d’entamer deux processus législatifs distincts, l’un pour élaborer un plan de soins palliatifs d’ici 2034, et l’autre, indépendant, sur l’aide active à mourir. J’ai décidé de présenter d’abord, dans les prochaines semaines, la stratégie décennale de soins palliatifs, avant de présenter le principe d’une prochaine loi. Ce faisant, il répond à une demande formulée par les dirigeants chrétiens et juifs. Il n’a annoncé aucun calendrier pour la loi sur l’euthanasie.
Pour les militants pro-euthanasie, il s’agit d’un retour en arrière inacceptable, car leur intention était d’obtenir une loi unique réunissant les questions de l’euthanasie et de l’accompagnement en fin de vie. Les associations pro-vie ont dénoncé cet amalgame dangereux : soins palliatifs et aide active à mourir ne s’inscrivent pas dans la même mentalité et les réunir dans un projet législatif aurait inévitablement conduit à marginaliser les soins palliatifs au profit de l’euthanasie. Étonnamment, Emmanuel Macron semble adopter une approche prudente, même s’il poussait il y a quelques mois seulement une réforme ambitieuse de l’euthanasie inspirée de la législation belge. Mais il a clairement fait preuve d’hésitation avant d’agir sur un sujet aux implications anthropologiques et philosophiques majeures.
Les militants pro-euthanasie considèrent la décision du président comme une concession inacceptable aux dignitaires religieux. « Une fois de plus, Emmanuel Macron a cédé aux représentants religieux et aux opposants à l’euthanasie », s’est exclamé Jonathan Denis, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, principal lobby pro-euthanasie en France. sur X.
Emmanuel Macron a également annoncé son intention de consulter à nouveau les chefs religieux avant d’élaborer le deuxième projet de loi sur l’aide active à mourir.