France : les exportations dopent le PIB tandis que l’inflation augmente à nouveau

Les exportations permettent au PIB de croître
En France, le PIB a augmenté de 0,2 % au premier trimestre. Cette hausse est due au commerce extérieur qui contribue pour 0,6 point à la croissance grâce à des exportations plus dynamiques que les importations (+1,1% sur le trimestre contre -0,6%). Cela résulte d’un rebond des exportations de matériel de transport (+9,5 % sur le trimestre), rendu possible par l’amélioration des contraintes sur les chaînes de production. En revanche, la consommation des ménages a stagné sur le trimestre, après une baisse de 1% au quatrième trimestre 2022. La France a évité de justesse une nouvelle baisse de la consommation, grâce à une reprise de la consommation d’énergie (+3,7% contre -6,4% au quatrième trimestre 2022). trimestre précédent). Mais cela est en partie causé par la fin du soutien gouvernemental aux factures d’énergie.
La consommation alimentaire poursuit sa chute vertigineuse, en baisse de 2,3% contre +3,1% au trimestre précédent. La consommation des ménages en biens a baissé de 0,2 % sur le trimestre, mais le détail indique que la situation s’est très fortement dégradée, la consommation de biens reculant de 1,3 % sur le mois de mars, après -0,8 % en février et +1,6 % en janvier.
La formation brute de capital fixe totale a diminué de 0,2 % sur le trimestre, mais la formation brute de capital fixe des ménages a baissé encore plus fortement de 1,4 %, en liaison avec la hausse des taux d’intérêt qui a déprimé l’investissement en logements. La contribution de la demande intérieure à la croissance est négative à -0,1 point, tout comme celle des stocks à -0,3 point. A noter également que les données des deux trimestres précédents ont été revues à la baisse. Le PIB n’avait ainsi progressé que de 0,1 % au troisième trimestre 2022 et avait stagné au quatrième trimestre, mais la croissance moyenne pour 2022 reste à 2,6 %.
Les perspectives pour le reste de l’année restent sombres
Au total, la croissance du PIB français au premier trimestre provient presque exclusivement de la normalisation de la chaîne d’approvisionnement, qui a permis une forte croissance des exportations. En revanche, la demande intérieure est en baisse. Cela n’augure rien de bon pour les trimestres à venir. En effet, les enquêtes auprès des entreprises indiquent que l’effet des améliorations de la chaîne d’approvisionnement s’estompe et que le sentiment des fabricants reste assez négatif pour les mois à venir, en ligne avec le ralentissement économique mondial. Les exportations croîtraient donc beaucoup plus lentement au cours des prochains trimestres.
Dans le même temps, la confiance des consommateurs ne se redresse pas et, contrairement à d’autres pays européens, reste à un niveau historiquement bas. De plus, le taux d’épargne est reparti à la hausse et, selon les enquêtes, les ménages souhaitent épargner davantage dans les mois à venir. Cela implique que les ménages sont susceptibles de puiser beaucoup moins dans leur épargne accumulée pendant la période Covid-19 pour soutenir leur consommation. La croissance de la consommation devrait donc rester très modérée, même si elle pourrait légèrement s’accélérer au deuxième trimestre avec l’apaisement des protestations et des manifestations contre la réforme des retraites.
Les investissements devraient rester très faibles dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, et les perspectives pour le reste de l’année restent donc plutôt sombres. Nous tablons sur une croissance de 0,7 % en 2023 et de 0,7 % en 2024, après 2,6 % en 2022.
L’inflation repart à la hausse
Comme attendu, l’inflation a de nouveau augmenté en France en avril. Il s’est établi à 5,9%, contre 5,7% en mars. L’indice harmonisé, s’établit à 6,9%, contre 6,7%, ce qui est une mauvaise nouvelle pour la Banque centrale européenne. Cette hausse s’explique principalement par des effets de base sur l’énergie, la baisse annuelle des prix du pétrole ayant été moins marquée qu’en mars. L’inflation énergétique a ainsi été de 7% en avril contre 4,9% en mars. Compte tenu du bouclier tarifaire qui a limité la hausse des prix du gaz et de l’électricité en France à 4% en 2022 et 15% en 2023, l’énergie continue de contribuer positivement à l’inflation, contrairement à d’autres pays européens qui ont vu leurs factures énergétiques baisser en 2023 après la très forte hausse de 2022.
Grâce à une décélération des prix des produits frais, l’inflation des produits alimentaires a ralenti à 14,9 % sur le mois contre 15,9 % en mars. Les prix alimentaires, hors produits frais, restent très dynamiques dans le sillage des négociations entre fournisseurs et distributeurs alimentaires conclues en mars. Cela a entraîné une augmentation des prix payés par les supermarchés à leurs fournisseurs d’environ 10 %, qui se répercute progressivement sur les prix de vente. L’alimentation reste le principal contributeur à l’inflation française. Par ailleurs, le prix des services repart à la hausse, progressant de 3,2% sur un an en avril contre 2,9% en mars. L’inflation des produits manufacturés a légèrement diminué à 4,7 % contre 4,8 % en mars.
Les pressions inflationnistes devraient progressivement s’atténuer
Heureusement, l’inflation des pipelines est en baisse, indiquant que l’inflation française devrait commencer à baisser dans les mois à venir. La croissance des prix à la production, qui donne une indication de l’évolution des coûts de production, continue de chuter fortement chaque mois. En mars, les prix à la production ont augmenté de 6,5 % par rapport à mars 2022, une augmentation beaucoup plus lente que les 30 % observés au sommet en août et en baisse par rapport aux 13,3 % de février. Toutefois, la baisse des coûts de production sera graduelle et lente, les tendances d’un mois à l’autre suggérant que la situation est encore loin d’être normale.
Par ailleurs, les prévisions de prix de vente des entreprises ont nettement baissé en avril, notamment dans les secteurs de l’industrie et de la construction. La baisse est particulièrement marquée dans l’industrie, où les anticipations de prix de vente des entreprises se situent désormais au niveau de début 2021, avant la forte hausse de l’inflation. L’inflation des biens manufacturés devrait donc diminuer dans les mois à venir. Dans les services, la baisse des anticipations de prix n’est pas encore très marquée, ce qui indique que l’inflation des services pourrait mettre plus de temps à se normaliser. Enfin, compte tenu de la baisse des prix des matières premières agricoles sur les marchés internationaux et de la faiblesse de la demande, l’inflation alimentaire devrait diminuer progressivement une fois l’impact des négociations commerciales absorbé, soit durant l’été.
Même si l’inflation devrait baisser dans les mois à venir, elle devrait rester plus élevée que dans les autres pays européens jusqu’à fin 2023. Cela s’explique par des « effets de base » moins favorables en France qu’ailleurs, la facture énergétique des ménages français n’ayant guère augmenté en 2022 à un moment où ils explosaient dans d’autres pays. Cela a permis une inflation beaucoup plus modérée en 2022 en France que dans les pays voisins. Après la hausse de 15 % des prix du gaz et de l’électricité début 2023, les factures énergétiques françaises continuent d’augmenter par rapport à 2022, alors que dans les autres pays elles ont commencé à diminuer progressivement dans le sillage de la forte baisse des prix de l’énergie sur les marchés internationaux. Nous tablons sur une inflation moyenne de 5% sur l’année (5,6% pour l’inflation harmonisée).
Source : ING
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