FRANCE : La première destination mondiale pour les étudiants d’Afrique subsaharienne FINCHANNEL

La France reste la première destination des étudiants d’Afrique subsaharienne. 14 % des étudiants de la région étudient en France, devant les États-Unis (10 %) et l’Afrique du Sud (7 %). Cela est vrai même en dépit de la concurrence de plus en plus vive entre les anciens et les nouveaux pays d’accueil. Une nouvelle étude de Campus France, Les grandes tendances de la mobilité étudiante en Afrique subsaharienne, décrypte les dernières évolutions de cette région clé qui compte 430 000 étudiants (7 % du total mondial).

Une population étudiante très mobile

Les étudiants d’Afrique subsaharienne sont particulièrement mobiles : 4,8 % d’entre eux étudient à l’étranger, contre 2,7 % en moyenne dans le monde. Les étudiants subsahariens à l’étranger représentent près de 7% de tous les étudiants à la recherche d’un diplôme à l’étranger, alors qu’ils ne constituent que 3,7% de tous les étudiants dans le monde. Actuellement, seulement 9 % de la population d’âge universitaire est dans l’enseignement supérieur, et les prévisions démographiques prévoient que cette population doublera d’ici 2050, de sorte que les enjeux liés à ces questions d’enseignement supérieur deviennent de plus en plus pressants.

Quels sont les principaux pays d’origine des étudiants subsahariens qui étudient à l’étranger ?

Les étudiants nigérians constituent la première cohorte d’étudiants africains subsahariens étudiant à l’étranger, avec 71 700 étudiants en 2020, soit 17 % de tous les étudiants subsahariens à l’étranger. Ce nombre est toutefois en baisse de 24 % depuis 2015, contrairement à la tendance générale. Les étudiants nigérians ont massivement choisi les pays anglophones (États-Unis, Royaume-Uni, Canada).

En deuxième et troisième position se trouvent les étudiants du Cameroun (27 000) et du Zimbabwe (19 100), qui représentent respectivement 6 % et 4 % des étudiants subsahariens. Les étudiants du Cameroun vont généralement en Allemagne et en France, tandis que ceux du Zimbabwe vont en grande partie en Afrique du Sud. Chacun de ces contingents a légèrement augmenté au cours des cinq dernières années : +13% pour les Camerounais et +13% pour les Zimbabwéens, ce qui est inférieur à l’augmentation moyenne de 21%.

Le nombre d’étudiants mobiles du Ghana, qui a fortement augmenté depuis 2011, et de la Côte d’Ivoire, qui a fortement augmenté, a respectivement augmenté de +62% et +87% au cours des cinq dernières années. Ces pays constituent ainsi les quatrième et cinquième cohortes les plus élevées. Les Ghanéens étudient à l’étranger principalement aux États-Unis, tandis que les Ivoiriens privilégient la France.

La France, première destination mondiale pour les étudiants subsahariens

En 2021-2022, la France a accueilli près de 92 000 étudiants d’Afrique subsaharienne, ce qui représente 14 % des étudiants internationaux de la région et 23 % des étudiants étrangers en France. Le pays est particulièrement attractif pour les étudiants francophones : les 20 premiers pays d’étudiants d’Afrique subsaharienne en France sont des pays où le français est la langue d’enseignement. Les Sénégalais restent les étudiants subsahariens les plus nombreux en France, suivis des étudiants ivoiriens et camerounais. La croissance du nombre d’étudiants africains subsahariens en France (+40 % entre 2016 et 2021) est deux fois plus rapide que celle des autres régions (+21 % en moyenne). Ces 92 000 étudiants subsahariens sont majoritairement des hommes (56%), étudient à l’université (70%), choisissent des disciplines scientifiques (32%), et s’inscrivent surtout en licence (56%).

L’attractivité des autres pays d’accueil

En 2020, les États-Unis sont devenus la deuxième destination préférée, dépassant l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni grâce à une croissance de 20 % en cinq ans. Avec 41 700 étudiants subsahariens, elles accueillent 10 % des 430 000 étudiants diplômés à l’étranger.

L’Afrique du Sud et le Royaume-Uni, 3ème et 4ème pays d’accueil avec respectivement 30 300 et 27 800 étudiants subsahariens, ont moins d’étudiants par rapport à 2015 : en baisse de 14% et 9%. Au Royaume-Uni, cela est principalement dû à la baisse du nombre d’étudiants nigérians (-27%). En Afrique du Sud, cela est dû au nombre réduit d’étudiants en provenance des pays d’Afrique australe.

Les études à l’étranger en Afrique subsaharienne sont assez faibles : seuls 20 % des étudiants subsahariens choisissent de rester dans la région. Cela a suscité un intérêt pour les politiques favorisant le développement de campus co-construits, afin de diversifier les filières d’études disponibles et d’offrir des diplômes de qualité dans de multiples pays. Il existe aujourd’hui plus de 400 programmes de double diplôme liant universités françaises et africaines. L’objectif est de doubler à nouveau ce nombre, à travers quatre campus communs créés depuis 2018 : le HUB franco-ivoirien pour l’éducation (octobre 2018), le campus franco-sénégalais (juin 2019) et l’Université française dgypte (2019).

Nouveaux joueurs

La demande accrue d’études à l’étranger parmi les étudiants subsahariens a entraîné l’émergence de nouvelles destinations : le Canada, le Maroc, la Turquie, l’Allemagne et le Portugal. Le Canada et le Maroc ont vu leur nombre d’étudiants subsahariens augmenter fortement : +67% et +61% respectivement en cinq ans.

La Turquie a presque triplé le nombre d’étudiants subsahariens qu’elle accueille et connaît la plus forte croissance : +183% en cinq ans. Elle est ainsi devenue la 7e destination la plus prisée, accueillant 19 700 étudiants étrangers en 2020. L’Allemagne et le Portugal, avec respectivement 18 900 et 14 900 étudiants subsahariens accueillis, sont les 2e et 3e pays de l’Union européenne.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite