France : la Coopération Agricole appelle à un Pacte de Souveraineté

Depuis 2021, le secteur alimentaire connaît la pire crise inflationniste depuis plus de 40 ans sur l’ensemble des coûts de production agricoles et agroalimentaires. A cela s’ajoute une inquiétude croissante quant à la disponibilité des matières premières et de la main-d’œuvre pour les transformer, ce qui menacerait la continuité des activités de production. Il est donc urgent de réagir pour assurer la sécurité alimentaire de la nation française.

Le risque d’arrêt de production ou de défaillance des industries agroalimentaires n’a jamais été aussi réel. Aucune entreprise n’est épargnée par cette crise majeure affectant les prix et la disponibilité des intrants (50% de la capacité de production de nitrate d’ammonium en Europe a été fermée), des matières premières (-50% des volumes de production de fèves et -4% des volumes de production de lait ), l’énergie (+350% de hausse cumulée depuis 2021 pour le prix du gaz naturel et de l’électricité) et les emballages (+40% pour les plastiques et cartons).

Parmi toutes ces augmentations, l’énergie est la dépense la plus importante pour les entreprises. Les factures énergétiques sont désormais telles qu’elles ne peuvent plus être absorbées par les coopératives. Si nous voulons continuer à manger des produits français, nous avons un besoin urgent de :

La reconnaissance des activités agricoles et agroalimentaires comme remplissant une mission d’intérêt général,
La révision des critères d’éligibilité à la prise en charge des factures énergétiques des entreprises,
La mise en place d’un bouclier énergétique plus performant,
L’indexation des coûts de l’énergie lors de la fixation des prix alimentaires.

Parallèlement, il faudra agir au niveau des négociations commerciales car l’inflation des coûts de production alimentaire doit être prise en compte dans la fixation des prix alimentaires. C’est pourquoi nous demandons instamment :

La modification de la temporalité des négociations commerciales. Il faut pouvoir rediscuter des prix en fonction de l’inflation ou de la déflation des coûts de production,
La mise en place d’une interdiction des pénalités logistiques,
L’intégration des coûts industriels dans l’évolution des prix des produits au moyen d’indicateurs sur les différents postes de coûts (énergie d’abord, puis emballages, coûts logistiques).

La situation est grave : l’inflation historique des coûts de production que nous connaissons actuellement est une réelle menace pour la capacité des entreprises à maintenir leurs activités de production. Nous devons réagir rapidement pour assurer la sécurité alimentaire de la nation française. Pour faire face à ce mur impénétrable, il faut en priorité assurer la disponibilité de l’énergie pour les entreprises agroalimentaires et limiter son coût, explique Dominique Charg, président de Coopration Agricole.

Nous avons construit nos chaînes d’approvisionnement sur les bases d’un monde stable et abondant, mais le passage à une situation marquée par l’instabilité et des pénuries probables nous oblige à changer de paradigme. C’est dans ce sens que Coopration Agricole souhaite qu’en complément de la future loi d’orientation agricole, un pacte de souveraineté puisse être conclu entre les acteurs du secteur alimentaire, les pouvoirs publics et les consommateurs. L’engagement collectif porté par la signature d’un tel pacte assurerait le maintien d’une filière alimentaire française résiliente, pérenne et pérenne.

Pour plus d’informations:
lacooperationagricole.coop

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite