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France-Allemagne : la Mannschaft rajeunie s’efforce de sortir de la spirale négative à trois mois de « son » Euro

Le sélectionneur allemand Julian Nagelsmann (au centre) et ses joueurs à l'entraînement avant France-Allemagne, le 22 mars 2024 à Décines-Charpieu (Rhône).

360 minutes suffisent pour redonner confiance à une équipe en perte de repères. Quand Julian Nagelsmann affrontera la France en amical samedi 23 mars (21 heures), à Décines-Charpieu, près de Lyon, c’est tout le temps qu’il lui reste quatre matches, deux en mars et autant en juin pour récupérer son équipe d’Allemagne. retour sur la bonne voie. Ils sont pris dans une interminable spirale descendante, à moins de trois mois du Championnat d’Europe de l’UEFA qu’ils accueillent et dont le match d’ouverture aura lieu contre l’Écosse le 14 juin.

La nomination de Nagelsmann en septembre, au lendemain de la défaite humiliante 1-4 de son prédécesseur Hansi Flick à domicile contre le Japon, visait à donner un nouveau départ à la Mannschaft. L’homme de 36 ans, figure émergente de l’école allemande des entraîneurs à succès (Jrgen Klopp, Thomas Tuchel…), était un adepte de la pression et des données, et avait pris un bon départ avec une victoire aux Etats-Unis. (3-1) suivi d’un match nul respectable au Mexique (2-2). Mais en novembre, la Turquie (2-3) et l’Autriche (0-2) balayent ces fragiles espoirs et replongent l’Allemagne dans le doute.

Ces doutes rongent l’Allemagne depuis maintenant six ans. Eliminée dès le premier tour des deux dernières Coupes du monde (Russie 2018 et Qatar 2022), puis éliminée dès les huitièmes de finale de l’Euro 2021, l’Allemagne est un exemple déconcertant de machine à gagner à l’ancienne et définitivement grippée. « Ce n’est pas que l’équipe ne sache pas quoi faire ou ne veuille pas le faire », analysait Nagelsmann après le revers de Vienne. « (…) Mais ils n’arrivent pas à lâcher prise. C’est un bon groupe quand on le regarde, mais cela ne se traduit pas encore sur le terrain. »

Nouveaux arrivants et vétérans

Le jeune entraîneur, qui a fait ses armes à Hoffenheim, au RB Leipzig et au Bayern Munich, fait face à une tâche considérable. Cela explique pourquoi celui qui n’est sous contrat que jusqu’à l’Euro a décidé de faire bouger les lignes. L’effectif qu’il a amené à Lyon comprend six nouveaux visages qui n’ont jamais été appelés en équipe nationale. Peu connus en France, ces joueurs se font remarquer cette saison dans l’élite allemande, avec Deniz Undav (Stuttgart) et Maximilian Beier (Hoffenheim) tous deux meilleurs buteurs non étrangers. À l’inverse, Nagelsmann a laissé à domicile de nombreux joueurs clés, dont Matts Hummels, Niklas Sle et Leon Goretzka. Serge Gnabry est blessé et Leroy San est suspendu.

L’intention est claire pour ce match amical : réunir et régénérer une équipe déprimée par les revers, remettre en question les statuts, valoriser la forme actuelle et la fraîcheur mentale. « Nous voulons que l’équipe ait une certaine mentalité, qu’elle la change, avec des joueurs qui travaillent dur sur le terrain », a déclaré l’entraîneur vendredi en conférence de presse.

Il a également évoqué la « joie de jouer », soucieux d’atténuer la pression sur son équipe : « C’est du football, pas de la politique, encore moins une décision économique qui affectera le destin de milliers de personnes. Nous allons essayer de jouer, pour gagner, et si nous perdons, nous rejouerons mardi, puis en mai et juin avec l’Euro. »

Mais l’entraîneur ne prend qu’un risque mesuré, puisqu’il a retenu une colonne vertébrale composée de vétérans issus de deux institutions européennes : du côté du Bayern Munich, le gardien Manuel Neuer (blessé aux adducteurs pour le match contre les Bleus) et l’attaquant Thomas Müller ; Du côté du Real Madrid, le défenseur Antonio Rdiger et le milieu de terrain Toni Kroos, de retour dans l’effectif après avoir annoncé sa retraite internationale en 2021. Ensemble, ils ont tous les quatre 136 ans et totalisent 416 sélections.

« C’est un très bon sentiment d’avoir Toni derrière vous », a décrit Ilkay Gndogan, le milieu de terrain et capitaine allemand, en conférence de presse. « Sa capacité à contourner l’opposition, à donner le ballon au bon moment, va nous aider à avoir un jeu plus offensif. » Selon lui, c’est dans ce domaine que la Mannschaft a une carte à jouer contre la France, privée du précieux mais blessé Antoine Griezmann : « Mes coéquipiers Jamal (Musiala) et Florian (Wirtz) sont en pleine forme. Nous « Nous allons essayer d’imposer notre style au milieu de terrain. Avec ce que j’ai vu cette semaine à l’entraînement, je pense que cela peut bien fonctionner. »

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Avec l’ajout de Marc-André ter Stegen qui débutera dans les buts Joshua Kimmich et Kai Havertz, l’Allemagne reste une équipe très bien dotée, qui a surpris les Bleus (2-1) en amical à Dortmund le 12 septembre 2023. un nouveau succès, voire un nul samedi, validerait la stratégie audacieuse de Nagelsmann et pourrait donner à l’Allemagne l’élan sportif et populaire dont elle a désespérément besoin avant « son » Euro.

Traduction d’un article original publié en français sur lemonde.fr ; l’éditeur ne peut être responsable que de la version française.

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