Focus sur la France – Grand Palais de Paris : un rare aperçu d’un projet de rénovation colossal
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C’est un colosse de verre, de métal et de pierre avec un emplacement qui fait envie à tous les autres monuments parisiens. Situé entre la Seine et les Champs-lyses, le Grand Palais a été construit pour l’Exposition Universelle de 1900 afin de présenter l’art français. Fermé il y a trois ans pour sa première rénovation complète de l’histoire, il connaît une seconde vie à l’occasion des JO et Paralympiques de Paris. FRANCE 24 vous emmène dans les coulisses.
Depuis son ouverture en 1900, la variété définit le Grand Palais de Paris. Des salons automobiles aux manifestations agricoles en passant par les concours hippiques, sa nef a vu se dérouler des dizaines d’événements sous sa majestueuse verrière. Et même s’il a accueilli de nombreux événements commerciaux, l’art a toujours occupé une place centrale.
Au cours de ses 124 années d’histoire, les guerres ont mis un terme à cette vitalité. Durant la Première Guerre mondiale, le Grand Palais est transformé en hôpital militaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a accueilli deux expositions au service de la propagande nazie. Mais à la fin des années 40, la nef accueille à nouveau des expositions, avec la première Renault 4L qui y est présentée, suivie par la cocotte minute dans les années 1950. Après quelques années d’abandon, la nef retrouve du service à l’occasion de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) de 1977. S’ensuivent diverses manifestations : carnavals, patinoires, concerts de musique électronique et défilés de mode. En 2017, les cyclistes du Tour de France ont même traversé sous sa verrière. Pour l’exposition d’art contemporain Monumenta, la nef a été investie par des artistes français et étrangers de renommée mondiale : Christian Boltanski, Anish Kapoor et Daniel Buren, pour ne citer qu’eux. Dans le cadre de la foire d’art contemporain Art Paris, le photographe chinois Li Wei s’est envolé sous la verrière en apesanteur pendant 10 minutes pour une séance photo iconique.
Place aux JO
À l’été 2024, la nef du Grand Palais accueillera des épreuves olympiques d’escrime et de taekwondo, une première pour ce joyau architectural. « Les sportifs et le public découvriront un bâtiment unique au monde », nous explique avec enthousiasme Didier Fusillier, président du Grand Palais. « Il faut imaginer que, dans le Grand Palais, on puisse loger tout le château de Versailles. Cette immensité va créer l’expérience d’un événement olympique extraordinaire », a-t-il poursuivi. Mais pour y organiser les Jeux olympiques et continuer à utiliser le Grand Palais, des travaux de restauration étaient indispensables. Ce vaste chantier a débuté en mars 2021 et devrait s’achever au printemps 2025.
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Un projet de rénovation face aux enjeux du quotidien
Quatre années de travaux, un budget de près de 500 millions et jusqu’à 1 000 ouvriers sur place chaque jour sont nécessaires pour rénover le bâtiment en un temps record, comme nous l’a expliqué le directeur du projet Daniel Sancho. « Nous sommes confrontés chaque jour à des défis techniques en fonction des découvertes que nous faisons : du plomb, de l’amiante, ce qui ralentit la construction », a expliqué Sancho. Autre défi, la nef, avec ses 13 500 mètres carrés de verrière. Interrogé sur l’isolation, Sancho sourit : « Il n’y a pas d’isolation. Nous sommes dans une serre. Afin d’améliorer le confort du public, nous avons donc décidé de rendre l’espace confortable au niveau du sol. Nous avons intégré une système de chauffage dans le plancher : on fait circuler soit de l’eau froide, soit de l’eau chaude pour atteindre un niveau de confort raisonnable sans avoir à chauffer les 450 000 mètres cubes de la nef, ce qui serait un gaspillage d’énergie. »
Photographier le chantier pour l’immortaliser
La photographe et plasticienne française Marguerite Bornhauser a été choisie par le Grand Palais en 2021 pour immortaliser le projet de rénovation. La femme de 35 ans a eu carte blanche pour immortaliser cette œuvre, qu’elle qualifie de source d’inspiration « infinie ».
« Tout m’inspire », nous dit-elle en nous emmenant sur le toit du Grand Palais, habituellement inaccessible. « Il y a des aspects que tout le monde connaît du Grand Palais, comme la nef magnifique et les dimensions immenses. Et en même temps, j’ai le sens du détail, donc j’aime les avantages du chantier, tout ce qui tombe par terre. , un reflet de lumière c’est sans fin !
Bornhauser photographie ces détails avec ses appareils photo numériques et argentiques sur le toit du Grand Palais, dans la nef, mais aussi dans les sous-sols du bâtiment, qu’elle affectionne particulièrement. « La luminosité des néons du chantier est assez étonnante. C’est spectaculaire, très théâtral. Et je trouve aussi que ça représente bien le travail des ouvriers. Les hommes deviennent un peu des ombres, il y a beaucoup de clair-obscur. C’est dramatique en fait avec ces lumières qui tombent comme ça, avec ces néons ; les plafonds sont plus bas, il y a moins de couleurs, c’est très très différent. »
Dans les mois à venir, Bornhauser continuera à photographier le chantier. Car si les travaux de la nef seront terminés pour les JO, ils se poursuivront dans le reste du Grand Palais jusqu’en juin 2025.