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En France, une proposition permettrait aux patients en phase terminale de demander de l’aide pour mourir

Paris — Après des mois de délibérations et de réflexion, le président Emmanuel Macron a annoncé ce week-end qu’il soutenait un projet de loi visant à introduire une nouvelle législation sur la « fin de vie » en France pour les patients en phase terminale.

« Le terme que nous avons retenu est celui d’aider à mourir car il est simple et humain », a déclaré Macron dans un entretien exclusif avec deux journaux français.

« Il y a des cas que nous ne pouvons humainement accepter », a-t-il déclaré, ajoutant que cette législation « considérerait la mort en face ».

Macron a révélé que le projet de loi permettre à une personne en phase terminale de s’auto-administrer une substance mortelle ou, dans le cas où un patient n’en est pas physiquement capable, il peut demander qu’une autre personne soit désignée pour le faire, s’il le souhaite.

Il a déclaré à Libération et au quotidien catholique La Croix que la législation proposée ne s’appliquerait qu’aux adultes et qu’ils devraient être en mesure de bien comprendre ce qu’ils s’apprêtent à faire – ce qui exclurait les patients souffrant de maladies psychiatriques ou neurodégénératives. y compris la maladie d’Alzheimer.

Les patients devraient également avoir une espérance de vie courte ou moyenne pour pouvoir en bénéficier. Enfin, il faudrait démontrer qu’ils n’ont aucun véritable remède à leurs souffrances.

Le patient demanderait alors de l’aide pour mourir et une équipe médicale prendrait la décision.

Macron a déclaré que le projet de loi serait présenté aux principaux ministres le mois prochain, comme première étape sur la voie de l’adoption d’une loi. Le Premier ministre Gabriel Attal a écrit sur les réseaux sociaux qu’il serait ensuite présenté au Parlement fin mai.

Attal a déclaré que le projet de loi était important « parce que la mort fait partie de la vie. Parce que chacun devrait avoir le droit de mourir dans la dignité ».

La loi française actuelle permet aux patients en phase terminale, qui endurent de grandes souffrances et ont une courte espérance de vie, d’être placés sous sédation profonde et continue. Soins palliatifs est couvert par le système de santé public français.

Le projet de loi, a déclaré Macron, proposera « une voie possible, dans une situation spécifique, avec des critères précis, où une décision médicale a un rôle à jouer ». Il a ajouté que 1,09 milliard de dollars supplémentaires seraient investis dans les soins palliatifs, en plus du budget actuel de 1,7 milliard de dollars.

Le président a déclaré que cette décision ne visait pas à légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté. Il a souligné que l’euthanasie implique de mettre fin à la vie d’une personne avec ou sans son consentement et il a exclu cette possibilité.

Macron a également souligné que le projet de loi ne chercherait pas à créer un nouveau droit ou une nouvelle liberté, mais à ouvrir la voie aux personnes qui souffrent pour demander de l’aide à mourir, « sous certaines conditions strictes ». Il a dit que patients, familles et le personnel médical ont tous été consultés lors de la préparation de la proposition.

L’Association pour le droit de mourir dans la dignité s’est déclarée satisfaite de cette nouvelle. Cependant, cette décision a suscité lundi quelques critiques de la part des opposants politiques de Macron, de certains professionnels de la santé et de l’Église catholique.

Plusieurs associations de soins palliatifs, d’accompagnement contre le cancer et d’infirmières spécialisées ont publié lundi un communiqué commun déplorant que Macron ait annoncé « avec une grande violence » un système très éloigné des besoins des patients et qui « pourrait avoir de graves conséquences sur la relation de soin ». Le communiqué accuse le gouvernement d’essayer d’économiser de l’argent avec ce plan et affirme que des ressources plus importantes pour les soins palliatifs répondraient mieux au désir des patients de « mourir dans la dignité ».

Le Rassemblement national d’extrême droite a accusé Macron d’utiliser le débat comme une diversion à l’approche des élections européennes du 9 juin. « Le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration sont les préoccupations du public français », a déclaré le porte-parole Laurent Jacobelli.

Les évêques catholiques de France ont rejeté le projet de loi. « Une loi comme celle-ci, quel que soit son objectif, fera pencher tout notre système de santé vers la mort comme solution », a déclaré à La Croix le président de la conférence épiscopale, Eric de Moulins-Beaufort.

« Ce qui aide les gens à mourir de manière pleinement humaine n’est pas une drogue mortelle, c’est l’affection, l’estime et l’attention », a-t-il déclaré.

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