En France, les parents achètent d’occasion alors que les coûts de la rentrée scolaire montent en flèche

Au magasin caritatif Emmas d’Ivry-sur-Seine, au sud-est de Paris, un bâton de colle se vend 50 centimes, soit une fraction de ce qu’on pourrait payer au supermarché.

C’est une véritable aubaine de s’approvisionner à bas prix, surtout avec cette crise, a déclaré une mère à RFI en cherchant de la papeterie.

On peut se faire plaisir ici. Vous pouvez trouver presque tout ce dont ils ont besoin pour l’année.

Alors que les enfants de toute la France se préparent à retourner en classe après les vacances d’été, c’est aux parents d’acheter tout ce qui figure sur la liste exhaustive généralement envoyée par les écoles françaises avant la rentrele rendement annuel de septembre.

Cette année, la facture des différents stylos, cahiers, équipements de sport et autres fournitures que les élèves sont censés apporter est nettement plus élevée : 11,3 pour cent de plus que l’année dernière, selon l’association de consommateurs domestiques, la Confdration Syndicale des Familles (CSF).

Le groupe estime que le coût moyen d’achat de fournitures scolaires pour un enfant du primaire est de 233 en 2023, soit plus de 40 de plus qu’en 2022. Les coûts pour les élèves du collège et du lycée ont également grimpé à 371 et 427 respectivement, même si la hausse est moins raide.

D’autres estimations estiment que l’augmentation moyenne des prix est inférieure, entre 6 et 10 pour cent, mais même au bas de l’échelle, elle reste une augmentation plus importante que les années précédentes, selon Emmanuel Fournet de la société d’études de consommation NielsenIQ, qui a étudié les factures de fournitures scolaires pour FranceInfo.

L’inflation mord

Le principal facteur est l’inflation, qui a été élevée en France l’année dernière, avec un pic à 6,3 pour cent en février.

L’impact est particulièrement marqué dans le rayon de la papeterie, puisque la hausse des prix de l’énergie a eu un effet d’entraînement sur le coût de la pâte à papier. Selon le CSF, les articles de papeterie coûtent environ 25 pour cent plus cher cet été.

Pas chez Emmas à Ivry, qui vend des objets qui lui sont donnés. Toute la semaine dernière, elle a organisé une vente spéciale de fournitures scolaires annoncées comme étant en excellent état.

Les prix sont très abordables, a expliqué Pépin Assi, le gérant du magasin, à Sylvie Koffi de RFI.

Au fur et à mesure que les clients parcouraient, il expliquait : Parfois, nous baissons le prix sur l’étiquette, et parfois nous offrons aussi des choses gratuitement parce que nous nous rendons compte qu’il y a des parents qui ont perdu leur emploi… Alors, que faites-vous ? Nous devons également réagir à cela.

Avantages pour la rentrée scolaire

La France apporte un soutien financier aux familles en difficulté pour acheter des fournitures scolaires sous la forme d’une allocation de rentrée scolaire (allocation de rentre scolaire).

Versée à environ 3 millions de ménages à faible revenu chaque mois d’août, l’allocation a été augmentée de 5,6 % cette année par rapport à 2022 pour tenir compte de l’inflation. Il varie désormais de 398 pour les écoliers les plus jeunes à 435 pour les lycéens.

Le gouvernement a également demandé aux plus grandes chaînes de supermarchés françaises de limiter la hausse des prix des fournitures scolaires dans le cadre de l’accord anti-inflationniste qu’il a conclu avec les détaillants plus tôt cette année pour maintenir les produits essentiels à un prix abordable.

Néanmoins, en juillet, la ministre du Commerce, Olivia Grégoire, a demandé à l’Agence française de protection des consommateurs de se pencher sur la hausse du coût des fournitures scolaires. Les conclusions seront livrées en septembre, a-t-elle précisé, compte tenu des promotions habituellement proposées fin août.

Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a même suggéré cette semaine que le gouvernement envisagerait de prendre des mesures pour mettre des fournitures scolaires à la disposition des parents à des prix de gros.

Nous traversons une période d’inflation très difficile et les fournitures scolaires ne sont pas une chose sur laquelle on peut lésiner, a-t-il déclaré à la télévision TF1.

Fournitures données

En attendant, des organisations caritatives interviennent pour aider à remplir les cartables avant la rentrée le 4 septembre.

Outre Emmas, des associations caritatives comme le Secours Populaire Français, Caritas et la Croix-Rouge encouragent ceux qui en ont les moyens à faire don de fournitures scolaires neuves ou d’occasion qui seront vendues à bas prix ou données gratuitement aux familles dans le besoin.

À Strasbourg, par exemple, la Caritas et le Secours Populaire affirment avoir distribué ce mois-ci des fournitures neuves à quelque 1 120 écoliers, en exigeant seulement un paiement symbolique de 2 ou moins.

L’initiative s’adresse aux parents qui n’ont pas droit à l’allocation gouvernementale de rentrée scolaire, généralement parce qu’ils sont encore en train de se frayer un chemin dans le cadre du système d’asile ou d’immigration français.

Le nombre d’enfants recevant de l’aide a presque doublé cette année, affirment les associations caritatives ; l’année scolaire dernière, c’était 600.

Mais même au-dessus du seuil de pauvreté, un nombre croissant de personnes perçoivent l’attrait des fournitures usagées.

Selon un sondage réalisé par le consultant financier en ligne Yomoni, 32 pour cent des près de 1 000 parents interrogés cet été ont déclaré qu’ils envisageaient de réutiliser des fournitures scolaires, tandis que 16 pour cent achetaient d’occasion.

Pendant ce temps, le site français de petites annonces Leboncoin rapporte avoir vu les recherches de dossiers, trousses, sacs à dos et autres articles scolaires monter en flèche ces dernières semaines alors que les parents recherchent des biens d’occasion en ligne.

De retour chez les Emma à Ivry, un père de trois enfants raconte à RFI qu’il vient tous les jours à la boutique caritative. rentre.

Cela nous fait économiser un peu d’argent, dit-il en cherchant des surligneurs. Cela ne peut pas faire de mal avec l’inflation telle qu’elle est. On commence chez Emmas, puis tout ce qu’on ne trouve pas, on le cherche au supermarché.

Cela ne le dérange pas que ses enfants retournent à l’école avec des objets d’occasion dans leurs trousses.

Tant que ça marche, dit-il. De plus, c’est respectueux de l’environnement, nous devrions réutiliser les choses.

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