Église Marseille, le poids du silence
Dans l’atmosphère confortable de son bureau le 24 décembre 2015, le juge ecclésiastique Luc-Marie Lalanne reprend le stylo. La lettre, que nous avons pu obtenir, est destinée à MGR Georges Pontier, alors archevêque de Marseille, à l’origine de la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église (Ciase), en 2019. Son objet: « les questions graves » qui agitent ce canoniste assaisonné contre le père Xavier Manzano. Et qui, espère-t-il, ne restera pas sans conséquences. L’histoire commence par une demande de nullité du mariage, celle des conjoints Martin * déjà séparés pendant plusieurs mois, éduqués par Luc-Marie Lalanne.
Au cours des témoignages, la figure de Xavier Manzano de façon inattendue et récurrente. Le prêtre, responsable de l’accompagnement du couple dans sa vie matrimoniale est également le directeur spirituel du mari, Louis Martin *. Mais son rôle ne semble pas s’arrêter là. Lalanne s’inquiète en fait des « relations excessivement étroites » entre le prêtre et le père.
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Le document de notre enquête: la lettre du père Lalanne, juge de l’église, à Mgr Pontier, alors archevêque de Marseille, pour l’alerter sur le comportement du père Manzano en 2015. © DR
Le père Manzano participe activement à la vie quotidienne de Louis Martin. Les vacances passées ensemble et avec les enfants, les soins réguliers de ce dernier, la participation à des tâches domestiques au Foye …