E.Guinea ramène la rangée de manoirs de la France devant un tribunal de l’ONU

La Guinée équatoriale a rouvert une âpre bataille avec la France devant le plus haut tribunal de l’ONU au sujet d’un hôtel particulier parisien confisqué et d’autres biens, a déclaré la Cour internationale de Justice.

La plus haute cour d’appel de France en 2021 a confirmé la condamnation du vice-président de la nation ouest-africaine Teodorin Obiang et la confiscation de propriétés de luxe prétendument accumulées avec des fonds obtenus illégalement.

L’une des propriétés saisies est un immeuble chic sur l’avenue Foch haut de gamme à Paris, que la CIJ avait jugée en 2020 n’était pas une propriété diplomatique et donc susceptible d’être confisquée par la France.

Mais la Guinée équatoriale a maintenant déposé une nouvelle affaire devant la CIJ alléguant le « crime de détournement de fonds publics » par la France, a annoncé vendredi le tribunal de La Haye.

La nation riche en pétrole mais frappée par la pauvreté a demandé aux juges de l’ONU de bloquer la vente par la France du manoir, qui dispose d’un cinéma, d’un hammam et de robinets d’eau en marbre et en or et a une valeur estimée à plus de 100 millions d’euros.

La demande a été faite en vertu d’une convention anti-corruption des Nations unies que la Guinée équatoriale a déclaré que la France avait enfreinte, a déclaré la CIJ.

Une nouvelle loi française introduite en 2021 signifie que les biens saisis dans des affaires de corruption à l’étranger, comme le manoir, peuvent être redistribués aux habitants des pays concernés.

L’année dernière, les juges français ont rejeté l’appel de Teodorin Obiang, le fils du président Teodoro Obiang, contre une peine de prison avec sursis, une amende de 30 millions d’euros (30 millions de dollars) et la confiscation de tous les avoirs saisis dans le cadre de l’enquête.

Le manoir était au centre d’une affaire antérieure déposée par la Guinée équatoriale en 2016 devant la CIJ, qui statue sur les différends entre les États membres de l’ONU.

La Guinée équatoriale a fait valoir que le bâtiment servait d’ambassade du pays en France et que la France avait enfreint la Convention de Vienne, qui protège les diplomates de l’ingérence des pays hôtes.

Mais le tribunal de l’ONU s’est rangé du côté de la France qui a déclaré que le bâtiment n’était que la résidence de Teodorin Obiang sans but diplomatique.

La CIJ a retenu les objections de la France selon lesquelles la Guinée équatoriale n’avait tenté de la désigner comme telle qu’après le début de l’enquête sur Obiang et que le pays avait déjà une ambassade à Paris.

L’affaire contre Obiang, dont le père dirige le pays depuis 1979, était la plus avancée de plusieurs ouvertes en France contre des élites principalement africaines pour des biens mal acquis.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite