Deux ans de prison requise contre un policier du bureau anti-structuration pour avoir aidé un trafiquant de drogue
Trois ans de prison, dont deux ans, ont été tenus mardi contre Christophe D., 50 ans, un officier de police de Le bureau anti-structuration (Ofast) a jugé à Paris pour avoir transmis des « informations confidentielles » sur un narcotraficker en fuite à Dubaï à un parent de ce dernier.
Le procureur a également demandé l’interdiction d’exercer cinq ans contre l’accusé qui, selon lui, « a mis en danger l’état de droit ». Le tribunal pénal de Paris fera connaître sa décision le 9 avril.
Le policier, sous surveillance judiciaire avec interdiction d’exercer ses fonctions depuis son arrestation en janvier, a comparu pour violation du secret de l’enquête sur une affaire de crime organisé, violation du secret professionnel et détournement de fonds du dossier des personnes recherchées (RPF).
« Il y a des règles à respecter »
Le représentant de l’accusation a fustigé « la trahison des secrets importants au profit du crime ». Dans ce cas, « la pêche aux sources que je ne crois pas », a-t-il ajouté.
« Il y a des règles à respecter », a expliqué le magistrat, en particulier en faisant des « notes écrites » à sa hiérarchie. Le magistrat a reconnu qu’il y avait eu « d’intérêt financier ou personnel » au profit de l’accusé mais, a-t-il insisté, « qui ne retire pas la gravité de l’infraction ».
L’avocat de l’accusé, Lara Fatimi, qui a demandé l’annulation de la procédure, a fait valoir la libération de son client.
Le défendeur en pull bleu marine et pantalon noir, les cheveux courts, a nié les faits accusés et expliqués à la barre qu’il cherchait seulement à recruter « une source ». « La gestion d’une source est compliquée, elle est très complexe », a-t-il dit, soulignant que ces échanges étaient « de livraison donnés ».
« Mais qu’avez-vous obtenu en échange? » Demanda le président, douteux, avant de rappeler que sa hiérarchie n’avait pas donné son accord pour recruter cette source, près d’un grand narcotrafier.
Un rapport après des « faits suspects »
De nombreuses policiers en civil étaient présents dans la salle d’audience pour soutenir leur collègue.
L’enquête avait commencé après un rapport sur le bureau anti-stupts du bureau du procureur de Paris sur les « faits suspects » concernant une majeure qui « a travaillé pendant longtemps à l’Ofast ».
Les enquêtes « ont permis d’établir que ce policier avait révélé à X, près du narcotracier, des informations confidentielles relatives à une enquête préliminaire sur les JIR (compétence interrégionale spécialisée) de Paris » sur ce trafiquant de drogue.
Le policier avait notamment fourni des informations sur les identités de prêt utilisées par Y pour voyager sans être inquiets par la police.
« Comment pouvons-nous concevoir pour donner des informations aussi importantes? » A demandé le procureur. « S’il n’était pas partagé avec la hiérarchie, c’est qu’il était indicible, trop sérieux », a-t-il déclaré.
A demandé de savoir ce qu’il prévoyait s’il était exclu de la police, a expliqué l’accusé, en pleurant, que son travail représentait « toute la vie de sa (vie ».