Deux adolescents iraniens risquent la peine de mort pour des manifestations : un groupe de défense des droits
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Paris (AFP) Deux adolescents iraniens risquent la peine de mort après avoir été condamnés à la pendaison pour avoir participé à des manifestations qui secouent la République islamique depuis des mois, a déclaré lundi un groupe de défense des droits.
Deux hommes âgés de 23 ans ont déjà été exécutés pour les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, mais les militants craignent que des dizaines d’autres ne soient pendus alors que l’Iran utilise la peine capitale comme tactique d’intimidation dans le but de réprimer les manifestations.
Mehdi Mohammadifard, un manifestant de 18 ans, a été condamné à mort pour avoir incendié un kiosque de la police de la circulation dans la ville occidentale de Nowshahr, dans la province de Mazandaran, a annoncé le groupe Iran Human Rights (IHR) basé à Oslo.
La condamnation à mort a été prononcée par un tribunal révolutionnaire de la capitale provinciale de Sari après l’avoir reconnu coupable des charges capitales de « corruption sur terre » et « inimitié contre Dieu », a-t-il ajouté.
La double condamnation signifie qu’il a été condamné à deux peines de mort.
Le directeur de l’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré à l’AFP que, sur la base des informations disponibles, Mohammadifard semblait être la plus jeune personne encore condamnée à mort pour les manifestations.
Pendant ce temps, le site d’information Mizan Online du pouvoir judiciaire a déclaré que la condamnation à mort d’un autre manifestant, Mohammad Boroghani, avait été confirmée en décembre par la Cour suprême pour « inimitié contre Dieu ».
Boroghani est accusé d’avoir « blessé un agent de sécurité avec un couteau dans l’intention de le tuer et de semer la terreur parmi les citoyens » ainsi que d’avoir « incendié le bureau du gouverneur de Pakdasht », une ville située à 43 kilomètres au sud-est de la capitale. Téhéran.
Selon IHR, il est âgé de 19 ans. Le rapport de Mizan Online est intervenu après que certains rapports aient indiqué que l’exécution avait été annulée.
« La République islamique, qui n’a pas été en mesure de contrôler les manifestations après 109 jours, a besoin d’intimidation et d’exécution pour continuer sa survie », a déclaré Amiry-Moghaddam.
IHR a déclaré la semaine dernière qu’au moins 100 manifestants risquaient d’être exécutés après avoir été condamnés à mort ou accusés de crimes capitaux.
Les premières pendaisons ont provoqué un tollé international et des groupes de défense des droits appellent à une pression accrue sur l’Iran pour empêcher d’autres exécutions.
Majidreza Rahnavard, 23 ans, a été pendu en public le 12 décembre pour avoir tué deux membres des forces de sécurité avec un couteau.
Quatre jours plus tôt, Mohsen Shekari, également âgé de 23 ans, avait été exécuté pour avoir blessé un membre des forces de sécurité.
Le pouvoir judiciaire affirme avoir prononcé un total de 11 condamnations à mort en lien avec les manifestations, que les responsables iraniens qualifient d' »émeutes ».
La Cour suprême avait ces dernières semaines ordonné le nouveau procès de trois manifestants, dont un rappeur kurde, passibles de la peine de mort pour leur implication présumée dans les manifestations.
AFP 2023