Désinformation et islamophobie : le racisme alarmant en France

Le 27 juin, la veille de l’Aïd Al-Adha, un jeune de 17 ans en France d’origine algérienne traversait son quartier de Nanterre dans une voiture de location. À 8 heures du matin ce jour-là, il a été brutalement abattu par un policier. Il s’est fait tirer dessus pour infraction au code de la route. Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre françaises font l’objet d’un examen minutieux ; Rien que l’année dernière, treize personnes ont été tuées par la police pour avoir refusé de respecter les règles de circulation. C’était une conséquence de la loi révisée en France sur les contrôles routiers qui permet à la police de tirer sur un véhicule s’échappant d’un contrôle routier si le véhicule met en danger la vie de ses passagers ou passants.

Comme lors des manifestations de 2020 aux États-Unis contre les brutalités policières infligées à George Floyd, ici aussi les habitants de Nanterre sont descendus dans la rue pour protester. La mort de Nahel, dont seul le prénom a été révélé au public, est devenue un cri de ralliement pour les communautés minoritaires de France alors que des manifestants à travers le pays ont vandalisé les institutions de l’État.

Mais encore une fois; il ne s’agissait pas d’un incident isolé de brutalité policière, mais d’un symptôme du problème systémique plus large du racisme et de l’intolérance qui sévit en France ainsi que dans la majeure partie du monde depuis l’époque de la colonisation.

Comme lors des manifestations de 2020 aux États-Unis contre les brutalités policières infligées à George Floyd, ici aussi les habitants de Nanterre sont descendus dans la rue pour protester. La mort de Nahel, dont seul le prénom a été révélé au public, est devenue un cri de ralliement pour les communautés minoritaires de France alors que des manifestants à travers le pays ont vandalisé les institutions de l’État.

La brutalité policière et ses répercussions

Lorsque les deux policiers responsables de la mort de Nahels ont été interrogés, ils ont cité l’ouverture du feu comme une réponse au fait que leur propre vie était en danger à cause des adolescents dans la voiture. Cependant, une vidéo de surveillance montre clairement les deux debout près de la fenêtre, l’un d’eux avec une arme pointée vers la voiture avant que la voiture ne commence à bouger. Cette vidéo a rapidement circulé en ligne et a servi à amplifier la colère du peuple et la méfiance envers les forces de l’ordre françaises.

Ce qui a commencé comme une manifestation devant le siège de la police dans la banlieue de Paris Nanterre le 27 juin s’est rapidement transformé en émeutes à grande échelle lorsque les manifestants ont incendié des voitures et tiré des feux d’artifice sur la police. Une mairie a été incendiée dans la ville de Mantes-la-Jolie, à environ 40 km de Paris cette nuit-là. Des affrontements ont été signalés dans tout Paris ainsi que dans les villes de Lille et Toulouse. Au 29 juin, plus de 150 personnes avaient été arrêtées.

Le 29 juin, un policier arrêté pour la fusillade a été inculpé d’homicide volontaire. Un examen a révélé que le policier en question n’avait pas respecté la norme légale en ouvrant le feu sur Nahel.

Ce qui a commencé comme une manifestation devant le siège de la police dans la banlieue de Paris Nanterre le 27 juin s’est rapidement transformé en émeutes à grande échelle lorsque les manifestants ont incendié des voitures et tiré des feux d’artifice sur la police. Une mairie a été incendiée dans la ville de Mantes-la-Jolie, à environ 40 km de Paris cette nuit-là. Des affrontements ont été signalés dans tout Paris ainsi que dans les villes de Lille et Toulouse. Au 29 juin, plus de 150 personnes avaient été arrêtées. Rien que le 1er juillet, pas moins de 1 300 personnes ont été arrêtées alors que la France déployait 45 000 policiers dans une tentative infructueuse de freiner la violence et les manifestations. Plusieurs villes françaises ont annoncé des couvre-feux ou interdit les manifestations dans le but d’échelonner les émeutes et les violences.

Le chant repris par les manifestants est Justice pour Nahel. Cependant, leurs demandes de justice vont au-delà de la mort d’une seule personne. Par leurs manifestations, les manifestants tentent de ouvrir un débat plus large sur ce qu’ils considèrent comme des abus policiers systémiques, en particulier dans les banlieues populaires selon Rebecca Rosman, journaliste pour NPR.

Réponse gouvernementale

Lorsque la nouvelle est tombée en France, les condoléances et le soutien ont afflué de toutes parts pour la famille Nahels, du maire de Nanterre Patrick Jarry aux imams de la Grande Mosquée de Paris. Le jour de la mort de Nahels, le président Emmanuel Macron aurait appelé l’acte inexplicable et impardonnable. Cependant, le récit a été renversé samedi lorsque les émeutes et les troubles ont voyagé de Paris aux communautés vers le Nord et le Sud.

Macron, qui avait publiquement dénoncé le meurtre de Nahels auparavant, a maintenant appelé les parents de ces adolescents manifestants à faire preuve de retenue envers leurs enfants. Il a ensuite accusé les jeux vidéo d’avoir intoxiqué les enfants et d’avoir ainsi contribué aux émeutes en cours.

À la surprise des politiciens et des civils, la plupart des manifestants impliqués dans les émeutes étaient des adolescents. Macron, qui avait publiquement dénoncé le meurtre de Nahels auparavant, a maintenant appelé les parents de ces adolescents manifestants à faire preuve de retenue envers leurs enfants. Il a ensuite accusé les jeux vidéo d’avoir intoxiqué les enfants et d’avoir ainsi contribué aux émeutes en cours. Il a également accusé l’engagement des jeunes générations avec les médias sociaux comme TikTok et Snapchat d’avoir incité et organisé des émeutes et a même menacé de couper les médias sociaux en réponse aux émeutes, ce qui a conduit à des accusations de totalitarisme contre son gouvernement.

Le 30 juin, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a publié une déclaration exhortant la France à s’attaquer à ses problèmes profondément enracinés de discrimination raciale.

La désinformation et sa propagation

Des informations erronées sur les manifestations ont été diffusées via les réseaux sociaux tels qu’Instagram et Twitter par des utilisateurs d’extrême droite et anti-migrants, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières françaises. Paul Golding, chef d’un parti britannique d’extrême droite, a partagé une vidéo, sous-titrée Des émeutiers armés montrent leur arsenal d’armes en France, qui a ensuite reçu des millions de vues. En fait, la vidéo était tirée d’un autre affrontement qui avait eu lieu il y a trois ans. Il y avait d’autres images et vidéos qui circulaient sur des plateformes comme Instagram et TikTok qui étaient soit complètement fausses, soit sorties de leur contexte pour présenter les communautés minoritaires qui protestaient sous un jour négatif.

En France aussi, plusieurs internautes anti-immigrés se sont empressés de se tourner vers les réseaux sociaux pour répandre la haine à travers de fausses images et clips vidéo. Il y avait une vidéo d’une femme lusophone faisant ses courses à la hâte dans un supermarché sous-titrée Que voulez-vous qu’ils disent à leurs enfants, ils font pareil !, suggérant que les mères des émeutiers étaient des voleuses. Cette vidéo est en fait tirée d’un challenge chronométré au Brésil, le but du challenge étant de faire ses courses le plus vite possible.

En France aussi, plusieurs internautes anti-immigrés se sont empressés de se tourner vers les réseaux sociaux pour répandre la haine à travers de fausses images et clips vidéo. Il y avait une vidéo d’une femme lusophone faisant ses courses à la hâte dans un supermarché sous-titrée Que voulez-vous qu’ils disent à leurs enfants, ils font pareil !, suggérant que les mères des émeutiers étaient des voleuses. Cette vidéo est en fait tirée d’un challenge chronométré au Brésil, le but du challenge étant de faire ses courses le plus vite possible.

Un autre clip posté sur Twitter, montre un groupe de personnes pénétrant par effraction dans une boutique Louis Vuitton. La légende affirme que le clip présente des émeutiers pillant la boutique Louis Vuitton à Paris, alors qu’en réalité, il a été pris à l’époque des manifestations contre la mort de George Floyd en Amérique en 2020.

Dans Inde, désinformation manifestée sous la forme de plusieurs utilisateurs de médias sociaux diffusant de fausses images et clips vidéo de bâtiments en ruine, les attribuant aux émeutiers musulmans en France. Ces images et vidéos ont été principalement diffusées par des comptes ayant des antécédents de commentaires et de messages islamophobes et pro-hindoutva. Par exemple, une vidéo diffusée sur Twitter et d’autres plateformes montrait des voitures tombant du haut d’un parking, s’écraser sur plusieurs voitures dans la rue et exploser sous l’impact. La légende de la vidéo disait, La France a élu un libéral laïc Macron comme président plutôt qu’une femme nationaliste, voyez le résultat. Le clip a en fait été tiré du tournage du film Fast and Furious 8 de 2017 qui s’est déroulé à Cleveland, Ohio.

Ce n’est qu’un des nombreux cas qui ont alimenté le raz-de-marée de désinformation islamophobe en Inde. Il existe des vidéos mises en scène en ligne d’un homme musulman mélangeant de l’eau de toilette avec des collations de rue avant d’être confronté à un passant, d’un vendeur de fruits musulman qui se fait prendre en train de tromper ses clients et est agressé. Selon les experts, ces vidéos jouent sur les stéréotypes négatifs existants sur les quelque 210 millions de musulmans vivant en Inde. Ces messages sont fraîchement diffusés pendant les périodes de contrainte communautaire pour attiser davantage les tensions entre les hindous et les musulmans.

Toutes ces images et clips vidéo, bien que partagés par différentes personnes appartenant à différents pays, étaient tous unis dans leur objectif de répandre l’intolérance et la haine contre les migrants, la communauté musulmane de France.


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