Des policiers sont jugés pour l’agression d’un homme noir en 2017 qui a choqué la France

Trois policiers ont été jugés mardi en France pour une agression qui a infligé de graves blessures rectales à un homme noir lors d’un contrôle et d’une fouille en 2017 dans une affaire qui a provoqué un choc dans tout le pays.

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Théo Luhaka, alors âgé de 22 ans, est devenu handicapé après avoir subi de graves blessures anales causées par une matraque de police, ainsi que des blessures à la tête et au visage, lors d’un contrôle d’identité à Aulnay-sous-Bois en banlieue parisienne en février 2017. .

Un rapport médical de 2019 a révélé que ses blessures nécessiteraient un traitement à vie.

Vêtu d’une doudoune bleue, Luhaka était assis mardi au premier rang d’une salle d’audience bondée à Bobigny, dans la banlieue de la capitale.

Marc-Antoine Castelain, 34 ans, Jérémie Dulin, 42 ans, et Tony Hochart, 31 ans, ont comparu sur le banc des accusés dans une rare affaire de brutalités policières présumées pour être jugés devant un tribunal pénal plutôt que lors d’une audience disciplinaire interne.

Castelain est accusé de violences volontaires ayant causé un « handicap permanent » et risque jusqu’à 15 ans de prison.

Ses deux collègues sont jugés pour avoir participé à l’agression, notamment pour avoir prétendument agenouillé et frappé Luhaka alors qu’il était menotté au sol.

Le procès doit durer dix jours et le verdict est attendu le 19 janvier.

« Brutalité et racisme »

L’organisme de contrôle de la police IPGN a conclu qu’il y avait eu un « usage disproportionné de la force » dans cet incident et que les deux violents coups de matraque avaient été infligés à un moment où « Luhaka ne portait pas atteinte à l’intégrité physique des policiers ».

L’avocat de Castelain, Thibault de Montbrial, a soutenu que son client « a exécuté un geste enseigné à l’académie (de police)… pour aider deux collègues en difficulté face à un jeune homme fort, rebelle et qui n’a jamais eu l’intention de le blesser ».

Luhaka, devenu un symbole des tactiques policières brutales utilisées contre les jeunes dans les immeubles de grande hauteur qui entourent Paris, a d’abord accusé Castelain de l’avoir violé avec une matraque – une accusation que l’officier a démentie, affirmant qu’il avait pointé sa matraque sur les jambes de Luhaka. .

Les procureurs ont déclaré qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour étayer l’accusation de viol.

Des séquences vidéo de l’agression ont été largement partagées sur les réseaux sociaux, provoquant un tollé et incitant le président de l’époque, François Hollande, à se rendre à l’hôpital de Luhaka.

François Hollande, alors président, s'est rendu à Luhaka à l'hôpital
François Hollande, alors président, s’est rendu à Luhaka à l’hôpital. Arnaud Journois, Le Parisien/AFP

Les militants ont accusé à plusieurs reprises la police française de brutalité et de racisme.

En juillet 2020, trois policiers ont été inculpés d’homicide involontaire suite au décès du livreur Cédric Chouviat, étranglé lors de son interpellation pour une infraction au code de la route.

Mais en septembre 2023, des avocats ont déclaré que les juges d’instruction avaient abandonné les poursuites contre trois gendarmes pour la mort en garde à vue en 2016 d’Adama Traoré, un homme noir de 24 ans.

(AFP)

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