Des milliers de personnes se rassemblent en Iran pour montrer leur soutien à l’attaque contre Israël
Téhéran (AFP) Des milliers d’Iraniens sont descendus dans les rues d’Iran tôt dimanche pour montrer leur soutien à l’attaque sans précédent de drones et de missiles en cours contre l’ennemi juré d’Israël.
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« Mort à Israel! » et « Mort à l’Amérique! » » ont scandé les manifestants sur la place de la Palestine à Téhéran peu après que les Gardiens de la révolution ont annoncé le lancement de l’opération Honest Promise.
Une fresque murale disant « la prochaine gifle sera plus violente » a été dévoilée sur la place où une immense banderole est accrochée depuis des jours appelant, en hébreu, les Israéliens à « se mettre à l’abri ».
Dimanche, des manifestants ont brandi des drapeaux nationaux iraniens et palestiniens aux côtés de banderoles sur lesquelles on pouvait lire « La victoire de Dieu est proche ».
L’attaque iranienne est intervenue en représailles à une frappe du 1er avril qui avait détruit l’annexe consulaire de cinq étages de l’ambassade iranienne à Damas et tué sept Gardiens de la révolution, dont deux généraux.
Téhéran a depuis promis de venger cette frappe largement imputée à Israël.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis que « le régime (israélien) pervers sera puni ».
‘Auto-défense’
Les médias iraniens ont qualifié l’attaque contre Israël de « complexe » dans la mesure où elle impliquait également des alliés iraniens au Yémen, au Liban et en Irak.
« Cette attaque ne vient pas uniquement d’Iran, et ce régime (Israël) est puni dans quatre directions », a déclaré l’agence de presse Tasnim.
Une foule nombreuse de manifestants s’est rassemblée devant l’ambassade britannique à Téhéran.
Les partisans des représailles ont également manifesté à Ispahan, la troisième plus grande ville d’Iran, où est enterré le général de brigade Mohammad Reza Zahedi, l’un des généraux tués lors de l’attaque de Damas.
Des manifestants se sont également rassemblés près de la tombe, dans la ville méridionale de Kerman, de l’éminent commandant des Gardes Qasem Soleimani, tué lors d’une frappe de drone américain en 2020 à Bagdad.
Téhéran avait précédemment appelé Washington à rester en dehors de son conflit avec Israël, mais les espoirs iraniens ont été anéantis après qu’un responsable du Pentagone a confirmé que les forces américaines abattaient des drones à destination d’Israël.
L’Iran insiste sur le fait qu’il a agi en « légitime défense » après l’attaque contre sa mission diplomatique à Damas. Il a déclaré qu’il espérait que son action n’entraînerait pas une nouvelle escalade et que « l’affaire puisse être considérée comme réglée ».
Peurs de guerre
Les derniers développements ont eu lieu dans le contexte de la guerre à Gaza qui a commencé avec l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a tué 1 170 personnes, pour la plupart des civils.
Téhéran soutient le Hamas mais a nié toute implication directe dans son attaque contre Israël.
L’offensive de représailles d’Israël contre le Hamas a tué au moins 33 686 personnes à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.
L’Iran ne reconnaît pas Israël et les deux pays mènent une guerre fantôme depuis des années.
L’anticipation d’un conflit avec Israël s’est emparée de l’Iran depuis la frappe du 1er avril contre son consulat.
« Il vaut mieux parvenir à un compromis pour que la guerre ne commence pas et que des innocents ne meurent pas », a déclaré Maryam, une employée du secteur privé de 43 ans.
« Si Dieu le veut, notre gouvernement privilégiera la raison à l’émotion », a déclaré Salehi, un fonctionnaire retraité de 75 ans du centre de Téhéran.
Ehsan, un professeur d’université de 43 ans, a déclaré qu’il était « logique » de riposter.
« La guerre est toujours mauvaise et inquiétante. Une personne qui a vécu la guerre ne la soutiendrait jamais, mais parfois, pour parvenir à la paix, une guerre est nécessaire », a-t-il ajouté.
2024 AFP