Des agriculteurs français déversent du fumier et des produits pourris dans le centre de Toulouse pour protester contre la politique agricole

Paris — Des agriculteurs français en colère ont déversé mardi des tas de fumier devant les immeubles de la ville de Toulouse, dans le sud-ouest du pays, dans le cadre d’une protestation âpre contre la politique agricole du gouvernement qui, selon eux, les laisse confrontés à des difficultés accrues. Près de 400 tracteurs et 1 000 agriculteurs du sud-ouest de la France ont convergé vers la ville après s’être rassemblés avant l’aube aux points de rendez-vous de la région.

Ils se sont dirigés vers Toulouse au petit matin, klaxonnant et tirant des remorques chargées de foin et de fumier alors qu’ils se déplaçaient dans l’ancien centre-ville, bloquant des voies entières sur certaines routes et provoquant d’énormes embouteillages.

Les services de bus ont été contraints de modifier leurs itinéraires et le préfet de police local a appelé les habitants à éviter le centre de Toulouse.

Lorsque les tracteurs ont atteint le bâtiment de l’autorité régionale, ils ont déversé des dizaines de remorques chargées de fruits pourris, de foin et de fumier juste devant celui-ci.

Environ 1 000 agriculteurs se sont rassemblés à pied sur la place centrale du Capitole et une délégation devait rencontrer le chef de la police locale plus tard dans la journée.

Les manifestants affirment que l’augmentation des impôts et des charges sociales cause des difficultés aux agriculteurs de toute la région. Les hausses d’impôts et autres frais s’ajoutent à l’augmentation des coûts du carburant et de l’alimentation animale, ainsi qu’à une hausse générale du coût de la vie dans tout le pays.

Ailleurs dans la région, les agriculteurs ont ciblé les grands supermarchés de banlieue, déversant du fumier dans leurs parkings. Les agriculteurs affirment que de nombreuses grandes chaînes de supermarchés refusent de payer des prix équitables pour leurs produits.

Les manifestations de mardi faisaient suite à un certain nombre de manifestations dans la région en novembre dernier, alors que les agriculteurs craignaient pour leurs moyens de subsistance.